Ne passez pas à côté de l'analyse coprologique !

Lors des journées techniques sur la maîtrise du pâturage en élevage caprin (organisé par le PEP caprin), il a été rappelé l’intérêt de la gestion du parasitisme, gage de bonne santé et de productivité du troupeau. Cette maîtrise du parasitisme passe par une connaissance du niveau d’infestation, élément-clé pour connaître l’utilité d’un traitement antihelminthique. La réalisation de coprologies à des périodes stratégiques et sur des animaux ciblés s’avère donc nécessaire.

La réalisation d’une analyse coprologique peut se faire soit pour mesurer l’évolution du parasitisme au cours de la saison de pâture, soit pour contrôler l’efficacité d’un traitement.

L‘utilisation de traitements antihelminthiques est désormais strictement réglementée et les délais d’attentes qui y sont affiliés engendrent une obligation de résultat. Les pertes économiques en cas de résistance à une molécule, les traitements mal positionnés sur la saison de pâture, font de la coprologie un outil efficace et peu coûteux qui prend plus que jamais toute sa place dans la lutte contre le parasitisme.

 

La coprologie, on recherche quoi ?

L’examen des fèces par coprologie permet de mesurer l’infestation du troupeau par les parasites suivants (liste non exhaustive) :

  • Strongles gastro-intestinaux (nématodes)
  • Douve (trématodes)
  • Tænia (cestodes)

Dans le cas d’une coprologie, ce sont les œufs des parasites qui sont dénombrés, et non pas les larves ou les adultes. Les strongles gastro-intestinaux (SGI) sont de loin les parasites les plus souvent rencontrés dans un troupeau qui pâture : le niveau d’infestation en SGI est le reflet de l’intensité du parasitisme au sein de l’élevage.

 

Choisir le bon moment pour faire sa coprologie

  • A la rentrée en chèvrerie : pour définir s’il est nécessaire ou non de traiter
  • Avant la mise à l’herbe : afin de s’assurer de commencer le pâturage avec des animaux « propres »
  • Tout au long de la période de pâture, la fréquence des coprologies dépendra de la gestion des blocs de parcelles et des temps de repos entre chacun
  • Autour d’un traitement curatif pour s’assurer de son efficacité : avant traitement et 10 jours (pour les produits à base de benzimidazole et levamisole) à 15 jours (avermectines) après traitement ; les animaux prélevés avant et après traitement doivent rester les mêmes.

Pour connaître les seuils de niveau d’infestation au cours de l’année et ajuster les traitements, consultez ce lien.

 

Quels animaux choisir ?

La coprologie doit être représentative du troupeau. Il est recommandé de faire une prise d’échantillon pour les primipares et une pour les multipares, et ce dans les même proportions d’animaux que dans le troupeau, les deux échantillons de fèces devant contenir au moins 10 animaux.

S’il existe différents lots au sein du troupeau (conduite d’élevage différente entre chacun des lots), il est judicieux de réaliser une coprologie distinctive de chacun de ces lots.

Les chèvres ayant un mauvais aspect général (poil piqué, maigreur) ou les fortes laitières peuvent également faire l’objet de prélèvements complémentaires. La prise de fèces liquide (chèvre avec diarrhée) pour constituer l’échantillon est à éviter : les parasites se trouvant dilués dans l’eau du transit, ils sont de ce fait  sous-évalués lors de l’analyse et peuvent fausser le résultat.

 

Réaliser un prélèvement coprologique

Le prélèvement doit se faire directement au rectum pour être certain que les fèces ne soient pas souillées. Il faut compter 5 à 10 crottes par animal. Il est ensuite nécessaire de réaliser un broyat avec toutes les crottes récoltées pour chaque lot. Cela consiste à broyer toutes les crottes entre elles à l’aide un pilon par exemple afin d’obtenir un mélange homogène. L’échantillon analysé sera alors d’autant plus représentatif de la charge parasitaire du lot.

L’échantillon ainsi obtenu devra alors être placé dans un sachet plastique étanche, être glissé dans une enveloppe-bulle de préférence, et être expédié au plus vite au laboratoire. L’envoi doit être fait en début de semaine et en dehors d’une semaine avec des jours fériés afin d’éviter que les échantillons n’attendent trop avant d’être analysés, ce laps de temps permettant aux œufs d’évoluer vers les stades supérieurs. Pour cette même raison il est préférable de placer l’échantillon 1 ou 2 heures au réfrigérateur (pas au congélateur) avant l’envoi.

Certains GDS comme ceux de l’Ardèche et de la Drôme proposent des aides financières à la réalisation de coprologies, à condition qu’elles soient envoyées à leur laboratoire de référence. Rapprochez-vous des structures de votre département pour connaître les actions spécifiquement mises en œuvre pour la gestion du parasitisme.

Florine Woehl, Ardèche Conseil Elevage

 

Tags: