MODLAIT Qu’est-ce que je décide pour mon exploitation ?

Aujourd'hui, il n'y a plus de quota, il est nécessaire de mettre en cohérence les projets des éleveurs et de leurs laiteries. Quelles sont les perspectives d'évolution de chacun, pour quels marchés ? Quels repères a l'éleveur pour déterminer le volume optimal à produire sur son exploitation ?

La démarche Modlait consiste à étudier la cohérence entre les idées d'évolutions futures des exploitations  et leur entreprise de collecte ; et éventuellement dans le cadre d'une filière, avec ou sans cahier des charges, et de son environnement.

 

Pour l’éleveur, cette démarche est axée surtout sur la production laitière avec une question essentielle : qu'est-ce que je décide pour mon exploitation ? Rester à mon niveau de production actuel ? Augmenter ou diminuer ma production ? Me diversifier ?...

Une fois les stratégies des éleveurs définies et décrites, le but est de voir l'évolution probable des volumes produits par les producteurs au niveau de l’entreprise qui collecte le lait. Cela permet de déterminer si cette entreprise peut digérer une augmentation de production, en assurant un prix convenable du lait par ses débouchés tels qu'ils sont aujourd'hui (fabrication, vente à un affineur, vente directe etc...) ou si des débouchés nouveaux doivent être envisagés. Dans le cadre d'une diminution du volume de lait, les questions qui se posent alors sont les suivantes : est-ce que l'entreprise peut continuer à exister ? Doit-elle se restructurer ?

 

La démarche Modlait consiste ainsi pour l'éleveur à regarder si son  projet d'évolution pour les années à venir est cohérent avec sa technique, ses bâtiments, sa surface disponible, son économie et sa laiterie.

Pendant 3 ans, le groupe accompagné par un animateur de Conseil Elevage, se retrouvera chaque année pour 2,5 jours de formation en collectif.

La première partie de la démarche consiste en la réalisation d’une enquête sous forme de réflexion sur la question : Comment voyez-vous votre exploitation dans 5 ans ? que l’on peut aussi dénommer : Comment rêvez-vous votre exploitation dans 5 ans ?

En fonction du résultat et du rendu des enquêtes, la deuxième partie de la démarche s'orientera sur les calculs des coûts de production, les capacités de production des exploitations et/ou le travail en groupe sur des sujets communs vu comme pénalisants : coût de mécanisation, gestion du pâturage, organisation du travail,…

 

Des aides de FranceAgriMer, de Vivea et de l’URFAC pour les AOP, permettent de prendre en charge une grande partie du coût global de la démarche. Si vous êtes intéressés pour former un groupe au niveau de votre laiterie, contactez votre conseiller de secteur.

 

Témoignage de Michel Escande,

Président de la Coopérative de la Combe du Val à St Martin du Fresne (01)

 

Qu’est ce qui a fait que la coopérative s’est inscrite dans cette démarche ?

Laurent Courtot qui anime la fédération des coopératives laitières de l’Ain nous a un peu entrainés. Nous sommes les premiers de l’Ain à être entrés dans cette démarche, en novembre 2014. Nous souhaitions savoir ce qui allait se passer pour l’après quota, ce que les producteurs allaient produire, savoir où on allait, mettre les éleveurs en face de leurs responsabilités vis-à-vis des plaques vertes. Pas mal d’éleveurs arrivent à 55 ans. Nous souhaitons prévoir l’avenir de la coop, pour conserver le volume avec des départs qui se profilent.

 

Qu’est-il ressorti de ces rencontres ?

Les réunions ont permis d’unir les éleveurs. Chacun a pu prendre conscience de sa responsabilité dans l’action collective, c’est-à-dire qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. Il va falloir rester dans les clous sur les coûts des concentrés, des foins, de la mécanisation. Il y a de grandes disparités entre les élevages. Chacun a pu prendre conscience des marges de progrès sur son exploitation.

 

Comment envisagez-vous la suite ?

Nous allons continuer dans cette lancée. Les réunions l’hiver nous permettent de nous rencontrer, de discuter des différents problèmes. Nous allons rediscuter en réunion de nos coûts de production et trouver ensemble des solutions pour les réduire. On amène nos chiffres, on se compare, on comprend nos différences et on peut agir pour s’améliorer.

 

Nicolas Pinault et Vanessa Françon, Ain Conseil Elevage

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