Méteils protéiques, quelle place dans les systèmes d'élevage ?

L’implantation de légumineuses et de protéagineux vise à  diminuer les achats d’intrants et de concentré azoté. Elle est aidée dans le cadre de la PAC et permet de limiter l’émission de gaz à effets de serre. Des essais réalisés dans le cadre du PEP bovin lait sont actuellement réalisés et les résultats seront consultables dès cet été.

 

 

A semer en mélange d’espèces voire de variétés

Féveroles, pois protéagineux et fourrager, vesce commune et vesce velue sont des espèces peu présentes dans les assolements de la région. Pour limiter la prise de risque vis-à-vis des incidents climatiques : gel, excès d’eau… et profiter de la complémentarité entre espèces on associe une  graminées à ces  légumineuses. Ce mélange constitue un méteil protéique, 50 à 80% des semences sont des protéagineux.

 

A intégrer dans les rotations en dérobée d’hiver

Le semis se réalise de préférence en octobre pour une récolte mi-mai. Ainsi, le méteil protéique trouve toute sa place entre deux maïs, à la place d’une dérobée d’hiver classique. C’est une culture qui est prise en compte comme surface d’intérêt écologique (SIE) pour la PAC. Elle permet un bon travail du sol, sans utilisation de produit phytosanitaire. Attention à ne pas favoriser l’apparition d’aphanomyces en alternant des plantes sensibles telles que la luzerne, les lentilles et les pois. Evitez les rotations courtes avec ces espèces. 

 

Utilisable dans les rations des vaches laitières

Les méteils protéiques, récoltés au début de la floraison des pois d’hiver (assas, arkta), ont une valeur MAT de 150 g  par kilo de MS pour un rendement de 4 à 6 t de MS/Ha. C’est un fourrage qui peut être  intégré dans la ration des vaches laitières. Son niveau énergétique sera plus faible qu’un ray grass  mais variable selon  la proportion de chaque espèce à la récolte, de 0.80 à 0.90 UFL. L’enjeu reste de faire sécher ce fourrage pour en favoriser l’ingestion, visez les 30% de MS à la récolte. De 3 à 6 kg de MS par vache par jour est un objectif réaliste.

Adrien DUREL, référent fourrages, Loire Conseil Elevage

 

« Roland BRUYERE, Saint-Martin-Lestra (42)

C’est une culture surprenante. Il y a très peu de développement végétatif début avril et le rendement explose début mai

Depuis combien de temps avez-vous introduit les méteils en ensilage précoce dans vos rotations ?

Nous avons réfléchi au semis direct au sein de notre CUMA. C’est pour cela, qu’il y a trois  ans, j’ai commencé à remplacer le ray grass d’Italie par des dérobées avec beaucoup de trèfle puis par des méteils. La reprise du sol est facilitée depuis que j’utilise des méteils. L’exploration du sol par les racines d’avoine et de féverole notamment assure un travail du sol en profondeur.  Je n’utilise plus de glyphosate, les désherbants du maïs suffisent pour avoir un maïs propre.

 

Quels autres avantages trouvez-vous à cette dérobée ?

Le mélange ray grass-trèfle que j’utilisais avant était très facile à implanter et m’apportait une très bonne régularité dans les valeurs aussi bien en matière sèche qu’en UFL et MAT. Les méteils sont composés d’espèces dont les valeurs sont moins connues. Ils assurent un rendement plus important et une MAT plus haute sans engrais azotés. Le semis se fait en octobre de préférence, dans des sols assez profonds. Il faut en implanter une surface suffisante pour justifier l’intérêt de démarrer un chantier d’ensilage.  C’est une culture qui s’intègre bien dans mon système et répond à mes attentes.

 

Propos recueillis par Florence FARGIER, Loire Conseil Elevage


 

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