Les orages de la semaine dernière notamment de mercredi soir ont apporté entre 10 et 30 mm de pluie de la plaine à la montagne avec de gros écarts : jusqu’à 100 mm à St Savin, 50 à Thodure ou zéro à St Antoine l’abbaye ou Ville sous anjou. La pluie c’est souvent accompagné de vents violents qui ont parfois couché les parcelles de maïs et malheureusement aussi de la grêle notamment sur le secteur de Varacieux. Ces quelques pluies d’orage ne permettront pas la repousse de l’herbe, au mieux elles auront relancé la croissance des maïs et sa fécondation.
Etre prêt à semer des dérobés
La chaleur et le sec de juillet n’ont souvent pas permis de réaliser des semis de dérobés derrière céréales. Le retour des orages peut permettre le travail du sol et la levée des semis. Début août il est encore possible de semer en plaine des dérobés d’été type moha, millet, trèfle alexandrie ou de perse. A partir du 15 aout, il faudra privilégier les dérobés d’automne à base de RGI, trèfle incarnat, vesce et avoine fourragère pour une coupe à l’automne et une coupe au printemps. L’association RGI et crucifères (3kg) peut aussi être intéressante pour une utilisation au pâturage. Le trèfle violet ou incarnat, peut être associé au mélange ou simplement avec le RGI pour une récolte à l’automne et une deuxième plus importante au printemps prochain.
Dés la mi-aout, préférer des mélanges légumineuses + RGI
Préférer un travail du sol soigné
Les semences, notamment de légumineuses, sont plutôt chères, mettez tous les atouts de votre côté pour réussir vos semis :
- Semer le plus tôt possible après la récolte (céréales ou maïs précoce)
- Travailler le sol superficiellement : labour léger (20 cm) pour limiter les repousses ou vibroculteur /déchaumeur à 15 cm pour « ouvrir » le sol et faire de la terre fine
- Régler la profondeur de semis (1 cm pour moha/millet, 2 cm pour le RGI, 3 cm pour les avoine/vesce)
- Rouler après le semis (6 km/he)
- Apporter 30 à 40 unités d’azote (au semis ou à positionner en fonction de la météo) pour assurer une croissance rapide de manière à réaliser une récolte cet automne.
Des maïs à ensiler précocement
Sur certains secteurs non arrosés sur cette fin juillet ou pour certaines parcelles plus exposées l’ensilage précoce des maïs sera nécessaire. Observer vos maïs et les épis. Si la parcelle est à moins de 30% d’épi fécondés, vous pouvez récolter sans attendre, pour profiter de l’énergie sous forme de cellulose et de la digestibilité de plantes jeunes. La plante ne se développera plus en volume, le peu de grains formé et donc de l’amidon se fera au détriment de la digestibilité de la plante entière. Cette récolte précoce peut aussi permettre de libérer plus rapidement la parcelle et envisager une culture dérobée pour l’automne. Si la parcelle est à plus de 30% d’épi fécondés, surveillez le remplissage du grain. Avec une fécondation correcte vous pouvez opter pour une récolte plus tardive et laisser les grains se remplir. Si la pluie n’arrive pas et que les feuilles jaunissent au niveau de l’épi, il faut ensiler rapidement pour ne pas perdre trop de digestibilité. Plus de détail sur http://www.fidocl.fr/content/nos-preconisations-pour-lutter-contre-seche....
Cas des maïs grêlés
Les maïs grêlés en phase de croissance peuvent repartir à deux conditions : que la tête et la tige ne soient pas cassées et qu’il y ait une pluviométrie satisfaisante. Dans le cas contraire le maïs va végéter et ne pourra pas se développer. Pour les maïs plus avancés (floraison ou fécondation) il est conseillé d’attendre. Les quelques lambeaux de feuille peuvent permettre à la plante de poursuivre sa maturation. N’ensiler que les cas extrêmes ou si le maïs est couché complètement au sol.
Jean-Philippe Goron - Isère Conseil Elevage - 27 juillet 2015