Maitriser ses coûts de mécanisation pour faire face à la volatilité du prix du lait

La mécanisation représente 20 à 25 % des charges d’exploitation.  La baisse du prix du lait a un impact très fort sur les marges des exploitations laitières. Les études  coût de production  permettent d’avoir des repères très précis et de voir plus clairement les postes à corriger.

 

 

Se situer pour progresser

En Rhône Alpes, les charges de mécanisation sont un peu plus élevées que dans les autres régions françaises. Ceci est en partie dû au relief : il faut plus de puissance et les parcelles sont plus petites. La passion de certains éleveurs pour le matériel  est aussi un facteur qui influe sur le coût de mécanisation. Le système polyculture / élevage (avec un peu de maïs, un peu de céréales, un peu  d’ensilage, d’enrubannage, etc.) est un système qui demande à chaque fois du matériel spécifique.

Quelle que soit la conjoncture laitière, tout producteur de lait doit avoir une stratégie à court, moyen et long terme sur le poste mécanisation. Il doit connaître son cout de mécanisation aux 1000 litres de lait, c’est-à-dire la charge : Travaux par tiers, Carburant, Entretien  et Amortissements. Nous constatons une amplitude très large de ce poste allant de 80€ à plus de 230€/1000l.

Le producteur doit définir son objectif maximum à ne pas dépasser. Celui-ci est variable selon les zones : environ 125€/1000l en plaine, plutôt 135€ en montagne, voire 140€ en production biologique.

La maitrise de la charge de mécanisation est un savant équilibre entre l’utilisation du matériel en CUMA, l’appel à un entrepreneur et l’achat du matériel en propriété ou en copropriété.

 

Achat, Cuma, entreprise :
comment choisir ?

Certains matériels sont très difficiles à amortir sur une exploitation : semoir à maïs, épandeur à fumier, tonne à lisier… D’autres le sont plus facilement telle une faucheuse, une presse, une benne…, tout dépend du taux d’utilisation de ce matériel !

L’appel à un entrepreneur pour certains travaux comme l’épandage des fumiers, du lisier, la fauche ou le labour peut aussi permettre de répondre à une problématique main d’œuvre à des périodes de fortes charges de travail. Les CUMA qui ont des salariés peuvent répondre à cette demande.

 

Investissements :
savoir les programmer ?

Quand faut-il renouveler son matériel ?

  • Quand le crédit est fini ?
  • Quand le matériel est amorti ?
  • Ou attendre qu’il soit « à bout de calle » ?

On ne change pas un matériel pour une raison fiscale. Par contre, il faut tenir compte de l’impact fiscal dans son renouvellement. Les chiffres nous montrent qu’il est intéressant de faire vieillir le matériel même s’il coûte un peu plus en entretien.

Connaître et optimiser son coût de mécanisation permet de chiffrer ses investissements matériels à venir.

 

Dominique Tisseur, référent économie à Loire Conseil Elevage

 

« GAEC des Gaulois, Marcilly-Le-Chatel (42)

Faire durer en entretenant son matériel

 

Quelle est votre stratégie au niveau du matériel ?

Nous avons une stratégie plurielle. Le matériel de traction est en propriété avec la mélangeuse et la pailleuse C’est du matériel qui sert tous les jours. Pour les travaux de culture, la CUMA  nous offre une palette étendue d’outils. L’entreprise permet d’assurer l’enrubannage.

Comment décidez-vous le renouvellement d’un matériel ?

Nous faisons durer le matériel en attachant beaucoup d’importance à l’entretien. Le matériel qui travaille ponctuellement mais de manière intense (enrouleur,…) doit être renouvelé plus fréquemment. La dimension du matériel est toujours adaptée pour être utilisé à 100% de sa capacité.

Quel sera le prochain investissement en matériel ?

Le changement du tracteur Same qui a plus de 10000 heures pour un tracteur d’environ 100CV. Les associés apprécient aussi la possibilité de se prêter du matériel entre voisins.

 

Propos recueillis par Dominique Tisseur, Loire Conseil Elevage

 

Matériel en propriété : tracteur Fendt de 2012, 125CV, 750h/an, tracteur Same de 1999, 80CV, 700h/an, tracteur Same , hors d’âge, 65CV, mélangeuse Tatoma , 14m3 de 2015, pailleuse de 2015, andaineur et pirouette âgés de15 ans, charrue 4 corps de 1992].

Matériel en CUMA : Ensilage et moisson, semoirs (céréales, maïs, engrais), bennes, pulvérisateur, herse, tracteur + télescopique (environ 50h/an)

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