Les précautions à prendre pour éviter la flambée estivale des taux cellulaires

L’été, le cumul des sources de stress ouvre la porte aux infections mammaires. C'est la  période où la maîtrise de la qualité du lait est la plus délicate. La chaleur, les mouches et les lieux de couchage sont les principaux facteurs  influant sur la dégradation du taux cellulaire. Il  faut maintenir les mesures d’hygiène pour lutter contre les infections mammaires.

 

 

 

Limiter l’impact de la chaleur

La température idéale pour les vaches se situe entre -5°C et +20°C. Au dessus de 25°C, les défenses immunitaires s’affaiblissent,  les animaux souffrent. Pour limiter cet impact, il est primordial de privilégier les pâtures ombragées. A l’intérieur des bâtiments, il faut garantir une bonne circulation de l’air. L’installation de ventilateurs  et de brumisateurs permet de rafraîchir les animaux.
L’accès à une eau propre et fraiche est indispensable. Durant les fortes chaleurs 150 litres d’eau par jour sont nécessaires à une vache haute productrice. Au pâturage, cette eau doit être apportée au plus près des animaux.


Privilégier une traite calme

A la traite la présence de mouche est source de stress : agitation,  débranchage, traite incomplète, bouses,…. Des traitements adulticides et larvicides existent. Des ventilateurs en salle de traite sont une solution efficace et peu coûteuse. Des systèmes de brumisation disposés sur l’aire d’attente rafraichissent et calment les vaches en faisant barrage aux mouches.
De plus, au soleil la peau des trayons a tendance à s’assécher et à perdre de sa souplesse : des crevasses et des plaies peuvent apparaitre et  gêner la traite.  L’emploi  d’un post-trempage contenant  des produits cosmétiques est conseillé.


Favoriser le confort des animaux

La propreté des mamelles est indispensable pour  éviter  les contaminations. Dans le bâtiment ou au pré le couchage doit être propre. Lorsque  le troupeau se couche au même endroit (lieux plats, zones d’ombre proches des arbres ou des haies) l’aire de repos est très vite souillée, les mouches prolifèrent. Les animaux se salissent et les infections se développent. Pour limiter ce phénomène il faut organiser une rotation des lieux de couchage et préserver les zones d’ombre.
Les rations à base d’ensilages sont à surveiller. En cas d’échauffement,  les développements de moisissures limitent l’ingestion et causent des blocages  hépatiques préjudiciables pour les défenses immunitaires.  

Hervé Despinasse, Rhône Conseil Elevage
 

 

« EARL Ollier Pincin, Vernines (63)

De la rigueur au quotidien


Suite à une augmentation des cellules pendant l’hiver 2010, la maitrise de la qualité du lait est devenue une priorité. Eté comme hiver, le niveau leucocytaire est bien maitrisé avec une moyenne de 200 000 environ.


La traite : une étape clé

Les premiers jets sont systématiquement tirés, les mamelles sont nettoyées avec des lavettes au savon de Marseille, un essuyage au papier et un post trempage avec un produit iodé sont réalisés. Les déposes automatiques sont utilisées pour 90 % des vaches. Si un quartier est plus long à traire, les autres  sont débranchés. Des bras de maintien du tuyau long à lait ont été installés ; depuis l’éleveur constate bien moins de chutes de manchons et de prises d’air. Un mouillage de la salle de traite et de l’aire d’attente est réalisé avant la traite et tous les soirs, un nettoyage à haute pression est fait.
L’été, l’accès aux logettes est fermé et l’aire d’exercice est raclée tous les 2 jours. Un brumisateur est démarré avant et pendant la traite pour chasser les mouches et garantir le confort.


Un œil vigilant sur les mammites et les analyses

Le conseiller d’élevage passe régulièrement pour établir la prévision de production trimestrielle. C’est l’occasion de décider des vaches à réformer. Les vaches sans mammite mais infectées (>800 000 cellules) ou douteuses (>400 000 cellules) sont surveillées de près. Les vaches  avec un traitement antibiotique inefficace et les récidivistes en mammites sont réformées en priorité. A chaque mammite détectée, un traitement antibiotique est effectué avec une désinfection du trayon avant le traitement et un nettoyage de la griffe au peroxyde de soude après la traite.


Une alimentation optimisée

Eté comme hiver, la ration est optimisée pour couvrir au mieux les besoins en énergie, en minéraux et vitamines. Les transitions alimentaires sont respectées. L’été les vaches disposent des repousses d’herbe de qualité et sont complémentées à raison de 2 kg de foin par jour, avec un concentré à 20 % de MAT et 150 g d’un minéral 7-18-8 enrichi en antioxydants (sélénium et vitamine E). Tout au long de la saison, la pousse de l’herbe est maitrisée.

Sébastien Maruel et Josiane Chaussaroux, Conseil Elevage 63
 

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