L'EARL de Bellevue (26) associe productivité et efficacité du travail tout en comprimant ses charges de mécanisation

Témoignage de Mr Régis CHANCRIN, Earl Bellevue à Hauterives (26) sur sa gestion raisonnée et économe des charges de mécanisation. Régis est à la tête d'une exploitation individuelle de 50 ha située dans la Drôme des collines : 250 000 litres vendus à SODIAAL, 28 vaches Prim’holstein à plus de 9 000 litres, quelques hectares de céréales à la vente, et un système fourrager à base de stock (ensilage maïs et herbe).

Le produit de l’atelier lait est à 428 € par 1000 litres, dont 331€ de prix du lait payé. Son coût production atelier lait est à 425€ par 1000 litres, avec des charges de mécanisation à 66 € par 1000 litres dont 32€ amortissement, 18€ ETA CUMA, 10€ carburant, et 6€ entretien.

 

Profiter des atouts du parcellaire

Le parcellaire de l’exploitation est très groupé et mécanisable : 80% de la surface est labourable. Les parcelles les plus éloignées sont à 10 minutes maximum en tracteur. Les prairies naturelles autour de la stabulation sont réservées à la pâture des vaches et génisses. Les sols limoneux sont légers, faciles à travailler. Ils nécessitent peu de puissance et usent peu les pièces.

 

Qualité des fourrages et productivité animale

Le secteur est séchant à faible potentiel, 60 q en maïs et céréales. Le pâturage est réduit à 2 - 3 mois au printemps. Régis a orienté son système sur les stocks fourragers, maïs et ensilage d’herbe de prairies temporaires multi-espèces. Renouvelées tous les 3 à 4 ans, elles assurent de bons rendements et une très bonne qualité : 4 tonnes de MS en 1° coupe mi-avril à 20% MAT et 2,5 à 3 tonnes à 15,5% MAT en 2° coupe fin mai. Les récoltes en foin sont très réduites : 70 balles rondes ! Avec une ration quasiment tout stock, neuf mois sur douze, la productivité animale, vaches à plus de 9000 litres, premiers vêlages à 24,5 mois, est un bon levier pour réduire les besoins fourragers et donc la mécanisation !

 

Je n’ai que le matériel d’élevage du quotidien et la traction en propriété

Régis possède en propre une charrue (1995), une benne monocoque (1993), une désileuse et trois tracteurs. Deux sont réservés aux travaux d’élevage : un vieux 40ch pour racler, un 100ch acheté neuf en 2007, avec fourche, qui désile deux fois par jour. Un 115ch acheté neuf en 2010 réalise les travaux des champs. Ces trois tracteurs font des heures mais sont entretenus très régulièrement. « Je cherche à faire vieillir le matériel et n’avoir jamais plus d’une annuité tracteur à rembourser. Le prêt du NH6030 s’arrête en 2018. Je vais devoir réfléchir à changer un des deux tracteurs.

 

Associer les atouts de la CUMA, la copropriété et l’Entreprise de Travaux Agricole

Adhérent à deux CUMA dynamiques, je dispose de matériels performants pour le travail du sol, les cultures, les épandages, la chaine de fenaison et les ensilages d’herbe et maïs. Les tarifs sont très compétitifs. Les ensilages sont facturés à l’heure, à 215€ avec trois remorques comprises ! On ensile 2ha à l’heure en maïs et 3ha en prairies temporaires. Facture totale : 2500€ pour 30ha. Tirés par les plus jeunes du groupe, on profite aussi des innovations à moindre coût. Récemment on a équipé de GPS notre pulvérisateur et notre semoir à engrais. Seul, ce serait impossible. Attention toutefois à rester vigilant et ne pas trop se griser. Du matériel trop gros (presse, épandeur, combiné semis) nous obligera à des tracteurs plus puissants donc plus chers. Et il faut avoir suffisamment de volume pour diluer les coûts. Il y a quelques années, on a fait de mauvais choix sur l’achat de deux faucheuses sur trop peu d’hectares.

Une faneuse, une herse rotative et un semoir à céréales sont en copropriété avec un voisin proche. Ce matériel est de moindre dimension. A deux on peut se permettre de le faire davantage vieillir. C’est aussi une bonne solution qui ne revient pas cher.

Enfin je fais appel à l’ETA pour la moisson. A terme, je pourrais envisager de faire faire davantage de travaux en ETA, pour éviter d’investir dans un tracteur de forte puissance ».

 

Jean-Philippe Goron, Ardèche-Drôme-Isère Conseil Elevage

 

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