Une Montbéliarde avec un squelette apparent est souvent associée à un TP faible. Connaître la courbe repère d’évolution du TP est important. Situer ses animaux par rapport à cette grille est le début de l’analyse des pratiques d’élevage.
Un niveau minimum suffisant et une remontée rapide
La courbe décrit l’évolution du TP au cours d’une lactation pour un TP moyen sur la lactation de 33g/kg.
Il débute à 37 g/kg au vêlage puis chute de façon considérable jusqu’à 30 jours pour atteindre au minimum 30 g/kg. Nous appellerons ce niveau le TP minimum (TP mini). La reprise du TP commence vers 50 jours avec une progression de 0,7 g/kg par mois. Il atteint 33 g/kg au 150e jour de lactation. Et il remonte petit à petit pour être à 38 g/kg à 300 jours.
Une disparité importante entre élevages et entre vaches
Nec+Repro avait confirmé que les TP mini à risque pour la fertilité étaient des TP inférieurs à 29 g/kg.
30 % des Montbéliardes de l’étude THAM ont des TP mini inférieurs à ce seuil.
20% des animaux conservent des TP mini entre 29 et 30 g/kg. 40% des vaches consolident des TP mini entre 30 et 33 g/kg. Enfin, 10% des bêtes affichent des TP mini très élevés, au-delà de 33 g/Kg, souvent ce sont de faibles productrices à surveiller. Une différence marquée s’opère entre élevage. Un élevage présente 70% des animaux avec des TP mini extrêmement bas. A l’inverse, un élevage est capable de produire 70% des animaux dans la bonne plage de valeur.
TP mini, un traceur du manque d’énergie valorisée
Le TRIA1 (Taux Réussite 1ere IA) commence à décrocher à partir d’un TP mini de 29 g/kg. La réussite à l’IA chute très fortement pour des TP inférieurs à 28 g/Kg, les résultats sont de l’ordre de 30% de TRIA1. Le TP reflète la capacité des animaux à utiliser l’énergie de la ration. C’est un marqueur efficace de l’ampleur de déficit énergétique donc du potentiel de la ration à la fois en quantité et en qualité.
Karyl Thevenin, Ain Conseil Elevage
« Franck ROCHE (43)
Le nouveau valorisé, un bon outil d’aide à la reproduction
Franck Roche, éleveur dans le brivadois, utilise le nouveau valorisé pour gérer l’alimentation et la reproduction de son troupeaux de 45 montbéliardes.
Etes-vous satisfait du nouveau valorisé troupeau ?
Les documents du contrôle laitier ont évolué récemment. Très synthétiques, toutes les données du contrôle sont vues en un seul coup d’œil. Les vaches à cellules, en déficit énergétique ou en acidose sont très bien mises en évidence ce qui permet de réagir. La moyenne SIEL qui apparait tous les mois nous permet de suivre l’évolution du potentiel du troupeau.
Comment interprétez-vous tous ces indicateurs ?
Les TP faibles sont très utiles pour déceler les vaches en déficit énergétique. C’est pour cela qu’il faut bien gérer les transitions alimentaires sur les vaches taries en conservant une part de la ration des laitières. Il est cependant difficile de gérer les transitions sur les vaches taries quand elles sont au pâturage surtout avec des petits lots.
Je ne mets aucune vache à la reproduction avant 50 jours. En suivant l’évolution du TP, très lié à la reprise de poids, on optimise le choix du moment de l’IA.
L’indicateur acidose permet de jauger la fibrosité de la ration et d’adapter la quantité de concentré apportée. Il faut être d’autant plus vigilant que la ration contient 50% de maïs et que la complémentation se fait avec un DAC 4 aliments.»
Propos recueillis par Romain Notton, Haute-Loire Conseil Elevage
Pour approfondir ce sujet, consultez notre lait's go spécifique reproduction montbéliarde