La préparation des boucs, indispensable pour assurer les saillies

Souvent négligés en dehors des périodes de saillies, il ne faut pas oublier que la fertilité et la prolificité du troupeau dépendent directement de l’activité des boucs. Il est donc impératif de les préparer correctement au moins 2 mois avant la reproduction (durée de la spermatogenèse).

 

 

Un rendez-vous indispensable pour assurer les saillies

Bien m’alimenter

Au moins 2 mois avant les premières saillies, les apports alimentaires doivent être augmentés de 15%. Les boucs doivent disposer jusqu’à la fin des saillies : de bon foin, de 500 à 600 g de concentrés équilibrés, en sachant que durant cette période, ils s’alimentent mal et vont puiser largement dans leurs réserves. Il est impératif de vérifier qu’ils aient accès à l’alimentation : des boucs cornus qui ont du mal à passer la tête aux cornadis, des concentrés distribués à la traite…
Attention, avec des rations riches en céréales, on peut rencontrer des problèmes de calculs urinaires sur les jeunes mâles par excès de phosphore.


Bien me soigner

Pour les mâles comme pour les femelles, un apport vitaminique (AD3E) est fortement conseillé au minimum 3-4 semaines avant les saillies.
Le zinc est indispensable tout au long de la spermatogenèse. Il est recommandé de mettre à disposition des pierres à lécher.
Ne pas oublier de les déparasiter si nécessaire et veiller à leur tailler les onglons suffisamment tôt.


Ne pas me prévoir trop d’activité

Il est déconseillé d’utiliser les mêmes boucs lorsqu’il y a plusieurs périodes de reproduction. Il faut prévoir 1 bouc adulte pour 20-25 femelles (1 jeune pour 20 chevrettes) en monte libre en saison et 1 bouc pour 10 à 15 chèvres en contre-saison. En monte en main, un bouc pourra réaliser jusqu’à 5 à 6 saillies par jour.


Benoit Desanlis, Isère Conseil Elevage

 

 

« Stéphane LENTILLON, GAEC la ferme des bacholles à Luzinay, Isère

 

Troupeau fromager de 80 alpines, dont la moyenne est 960 kg de lait par chèvre avec un TB à 37,6 et un TP à 34,6.
Adhérent Capgènes depuis 2003, 54 % de chèvres issues d’IA. ICC moyen de + 0,1. Mises-bas de février-mars et août-septembre.

 

A chaque bouc sa période de saillie

4 boucs sont utilisés pour assurer la reproduction des femelles sur les 2 périodes de saillies : avril-mai et septembre-octobre.

Des boucs différents sont prévus en fonction des saisons. Les boucs servent toujours à la même période. Tous les ans, l’éleveur garde un jeune bouc issu d’IA qui est séparé du lot de chevrettes dès l’âge de 3,5 mois.

Les 2 boucs désaisonnés subissent un programme lumineux, puis sont introduits dans le lot des 35-40 chèvres désaisonnées du 20 mars à fin mai. L’éleveur observe des saillies 2-3 jours après l’introduction du bouc et peu de retours. Les mises-bas sont généralement groupées sur 10 jours (jusqu’à 2-3 semaines).
Pour le lot saisonné, le début des saillies commence mi-septembre, après le lot d’insémination (début septembre). Un jeune bouc est mis avec les 20 chevrettes et un bouc adulte avec les chèvres adultes (une dizaine de chèvres saisonnées + les retours d’IA). L’éleveur constate un pic de saillies au moment du retour des IA. Les boucs sont laissés avec les chèvres jusqu’à fin octobre.
Une attention portée à l’alimentation des boucs
Les boucs sont logés à plus de 100 m de la chèvrerie. Ils reçoivent du foin de mélange (graminées/légumineuses) toute l’année ainsi que 400 g de maïs en dehors de la période de lutte. Un mois avant la mise à la reproduction et durant toute cette période, l’éleveur ajoute 400 g de méteil (triticale, avoine, pois, vesce) en plus du maïs. En chèvrerie, l’éleveur distribue les concentrés des boucs dans des mangeoires spécifiques.

Une cure de vitamines et d’oligo-éléments est effectuée un mois avant les saillies. La taille des onglons est réalisée une fois par an, en fin d’année, en même temps que les chèvres, tout comme le déparasitage qui est fait une fois par an au printemps.»

 

Propos recueillis par Benoit Desanlis, Isère Conseil Elevage

Tags: