La pérennisation de mon exploitation passe par mon coût de production

Avec les prix du lait actuel, la recherche de la maîtrise du coût de production est primordiale.

Sur la campagne 2015-2016, 120 élevages laitiers adhérents à ACSEL Conseil Elevage ont réalisé un coût de production.

Par rapport à l’année précédente, le coût de production moyen n’a pas trop évolué. La productivité du travail a augmenté et les charges d’alimentation sont dans l’ensemble maitrisées. Dans la quasi-totalité des systèmes, les produits ont diminué surtouts liés à la baisse du prix du lait par rapport à la campagne précédente.

 

Des situations contrastées

Le coût de production au niveau ACSEL a augmenté de 22€/1000 L. Il est passé d’environ 530€/1000 L à 550€/1000 L.

Mais la moyenne cache des disparités entre les différents systèmes : de 640€ pour les systèmes de Montagne en foin AOP à 500€ pour les système de plaine, et même 460€ pour les systèmes Vaches Hautes Productrices (VHP) à plus de 10000 L par vache vendus.

 Et les disparités sont parfois encore plus importantes intra-systèmes.

Les produits chutent…

Le produit global des élevages ACSEL est de 498€/1000 L. Il a baissé de 44€ par rapport à l’année précédente. Le prix du lait correspond à 78% du produit. Il s’est établi à 354€ en plaine, soit - 24 € par rapport à 2014-2015. En montagne, sur des systèmes foin en AOP, le prix du lait a continué d’augmenter, d’une vingtaine d’euros aux 1000 L sur 2015-2016.

Le produit viande a également baissé. L’utilisation de la semence sexée a permis d’avoir plus de femelles. Que ce soit des animaux conservés pour le renouvellement ou pour en faire des génisses export, il y a eu une capitalisation des animaux en 2016, qui explique la diminution du produit viande.

Les aides ont diminué de 20€ aux 1000 L en une année. Les aides ne sont plus autant liées à la production aujourd’hui. Et l’augmentation des quantités de lait produit entraine une dilution.

 

… mais les charges se maintiennent

En 2015-2016, les charges d’alimentation ont baissé hormis en système Plaine (hors robot) où les charges ont augmenté de 22€/1000 L.

De petites évolutions ont eu lieu cette année. Les charges de mécanisation ont baissé avec une charge de carburant inférieure de 4€/1000 L par rapport à l’année dernière. Les amortissements de matériel ainsi que les frais financiers ont augmenté, respectivement de 9 et 3€/1000 L en moyenne.

 

grâce à une meilleure productivité du travail

On constate une augmentation de la productivité du travail sur 2015-2016. La productivité du travail est le lait vendu par Unité de Main d’œuvre (UMO) affectée à l’atelier Bovin Lait. Sur l’ensemble de la zone ACSEL, le lait vendu par UMO affectée à l’atelier bovin lait est passé de 299000 litres en 2014-2015 à 315000 litres en 2015-2016. La productivité du travail est restée stable en système Robot.

Certains systèmes comme les élevages à vaches hautes productrices ou montagne ensilage ont vu leur productivité du travail diminuer alors qu’en plaine ou en système foin AOP elle a augmenté.

 

malgré tout, les produits ne couvrent pas les charges...

En superposant les produits et charges, on constate que les produits ne couvrent pas la totalité des charges dans la plupart des systèmes hormis les élevages en système foin AOP. Sur la moyenne de la zone ACSEL, le prix du lait en 2015-2016 a couvert les charges d’alimentation, les frais d’élevage, la mécanisation, les charges liées au bâtiments et une partie des frais des gestion alors qu’en 2014-2015, le prix du lait couvrait en plus une partie des charges liées au capital (fermage, rémunération des terres en propriété, frais financiers et rémunération du capital propre).

 

… et la rémunération est hétérogène

Le prix de fonctionnement nous permet de connaitre le prix auquel il faudrait vendre le lait pour couvrir les charges courantes, les remboursements d’emprunts et des prélèvements équivalents à 1.5 SMIC/UMO.

Le prélèvement permis permet d’exprimer la capacité de prélèvements privés et d’autofinancement des exploitants en nombre de SMIC/UMO.

Dans les systèmes où le prix du lait payé en 2015-2016 est supérieur au prix de fonctionnement, le prélèvement permis est > 1.5 SMIC/UMO exploitant. C’est le cas pour le système montagne foin AOP, les systèmes VHP et grands troupeaux.

Dans l’Ain le calcul du coût de production se fait avec l’outil de l’Institut de l’élevage. En Saône et-Loire, c'est l’outil Galacsy, mis en oeuvre avec la chambre d'agriculture, qui est utilisé.

 

Vanessa Françon, Acsel Conseil Elevage, pour le groupe économie FIDOCL

septembre 2017

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