La lipolyse en traite robotisée

La matière grasse du lait est composée de globules gras. Sous l’action d’enzymes appelées lipases, les globules gras sont décomposés en acides gras libres. Les acides gras libres provoquent des défauts de goût (rance, amertume) en s’accumulant et en s’oxydant. Le beurre, les crèmes, les fromages sont les plus touchés. Les yaourts peuvent l’être également. Le seuil de pénalité est de 0.89meq (milliéquivalents)/100g de MG.

 

Les trois causes de la lipolyse

La lipolyse spontanée est engendrée par le fonctionnement naturel de la mamelle. La lipolyse induite est due aux chocs thermiques et mécaniques. Enfin, la lipolyse microbienne provient de certaines espèces de bactéries présentes dans l’environnement qui sécrètent des lipases.

 

Quel est l’impact de la traite robotisée ?

Avec un robot c’est la conjugaison de plusieurs facteurs qui fait que la lipolyse est plus difficile à maîtriser. Le taux de lipolyse sera toujours un peu plus élevé qu’en traite classique. Pour rester en dessous du seuil de pénalité il faut appliquer quelques règles.

Tout d’abord, éviter de placer le tank trop loin du robot pour réduire la longueur de la tuyauterie et la présence de coudes. Lors de la conception d’un bâtiment neuf  pensez au meilleur emplacement pour la laiterie.

Il faut également adapter le démarrage du tank lors de la première traite (lorsque le lait touche l’agitateur) et s’assurer d’un refroidissement rapide du lait (objectif : 4°c en moins de 2 heures après la traite). Le bon fonctionnement du tank est indispensable, il faut un entretien et un contrôle régulier.

L’installation d’un pré-refroidisseur permet également de diminuer le taux de lipolyse du fait d’un abaissement de la température du lait avant que celui-ci soit envoyé dans le tank. Ce dernier fonctionne moins longtemps donc on économise de l’énergie et l’eau tempérée est valorisée par l’abreuvement du troupeau.

Diminuer le nombre de traites par vache peut être une solution mais il est souvent plus judicieux de tarir les vaches à faible production, surtout si le robot est surchargé.

Le contrôle du bon fonctionnement de son robot est à réaliser régulièrement, l’idéal est de faire réaliser un contrôle Opti’ Traite une fois par an. L’évolution du matériel fait que l’on a beaucoup moins de problèmes actuellement que lors de l’installation des premiers robots. 

 

Légende Photos: Le pré-refroidisseur limite la lipolyse et améliore l’abreuvement des vaches

Alain ROYER Haute Loire Conseil Elevage, pour le groupe robot de FIDOCL Conseil Elevage

 

 

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