Journée du 15 février sur l'évolution du système d'exploitation : changer pour mieux vivre de son métier

A l'heure où  les contraintes pèsent sur le monde de l'élevage et donnent le sentiment aux éleveurs de subir, certains décident de prendre les choses en main pour faire évoluer leur système d'exploitation. Des précurseurs ? pas forcément, la réflexion est à la portée de tous. Découvrir ce qui se fait ailleurs, échanger entre éleveurs, bénéficier du regard extérieur de vos conseillers d'élevage... les objectifs de la journée du 15 février ont été atteints !

 

 

Bertrand Cailly est directeur de l'exploitation du lycée agricole de Pixérécourt près de Nancy. En zone de polyculture-élevage, la concurrence entre lait et grandes cultures existe. Le lait est la production permettant de rémunérer le plus de personnes à surface égale. En système conventionnel, encore faut-il activer les bons leviers. A Pixérécourt, les voies de l'augmentation du volume ou de la valorisation des produits (transformation...) n'ont pas été privilégiées pour tout miser sur la réduction des charges au travers du choix d'un système alternatif au modèle classique. 

B. Cailly décrit une exploitation où les hommes ont été mis au centre, ce sont eux qui ont façonné le sytème (et pas l'inverse), ils font des choix plus qu'ils ne s'adaptent aux contraintes. Pour lui, la clé est de savoir se mettre en cohérence (oser aller au bout du système) pour bien vivre de son métier tout en assurant la pérennité de son exploitation.

Avec 420 000 l de lait produits en conventionnel sur 140ha assolés, 200 brebis valorisant 140ha de pelouses peu productives, la ferme assure aujourd'hui la rémunération de 2,5 ETP salariés (le directeur étant payé par l'Etat avec 50% de son temps affecté à l'exploitation).

Les 3 associés du GAEC de Fontvieille à Ailleux (coteaux séchants) nous ont aussi apporté leur témoignage. L'évolution progressive du système a permis le temps de la réflexion pour avancer pas à pas : échanges au sein du Gaec, regard extérieur apporté par le conseiller Loire Conseil Elevage, discussions avec des voisins pour s'échanger des parcelles... c'est tout un secteur qui bouge.

Avec une stratégie d’exploitation et des objectifs bien définis : une qualité de vie (famille, loisirs, responsabilité extérieure…) et une rémunération à la hauteur de ses besoins et de ses envies. 12 ans plus tard, toujours 3 associés et 144ha de SAU mais un assolement qui a évolué (moins de maïs et des pariries de plus longue durée avec légumineuses), 200 000 litres de lait produits en plus et un EBE/produit passé de 35 à 39%.

Au final, une évolution en douceur qui a adapté l’exploitation à l’évolution conjoncturelle, économique, climatique et environnementale. Un résultat économique qui permet d’avoir de la sérénité. Un bon équilibre entre les associés et une relation de confiance.

 

Vous avez raté cette journée ? Demandez les supports de présentation à votre conseiller.

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