Gestion du parasitisme des génisses à l’herbe

Les génisses sont la catégorie la plus exposée au risque parasitaire à cause de leur absence ou faiblesse d’immunité. Les animaux infestés ont une croissance ralentie. Les strongles altèrent le fonctionnement  de la caillette, la douve détruit le foie et les paramphistomes provoquent des hémorragies du rumen. Les retards de croissance qui en découlent auront des conséquences non négligeables comme par exemple un gabarit insuffisant à la mise à la reproduction.

 

 

Gestion de la 1ere année de pâturage

L’objectif sera d’éviter les problèmes cliniques liés à l’infestation parasitaire et d’optimiser la croissance des animaux sans pour autant oublier qu’il faudra favoriser le développement d’une immunité en permettant le contact avec les parasites.

La période la plus délicate se situe la première année de pâture. Il est donc important de tenter de développer une immunité robuste durant cette phase. Une bonne gestion du parasitisme sur cette période permettra de limiter les traitements les années suivantes

L’idéal serait de faire pâturer les génisses sur une pâture dit « saine ». C’est à dire qui n’a pas été pâturé depuis un an et n’a pas reçu de fumier composté. Les repousses après récolte sont également saines ainsi que les prairies nouvellement semées. Ces parcelles devraient être réservées aux génisses.

La mise à l’herbe sur repousse après fauche est un bon moyen de limiter le risque de contamination mais entraînera une mise à l’herbe trop tardive…

Généralement, les génisses sont placées année après année, sur les mêmes parcelles, souvent très contaminées en fin de saison, et par conséquent contaminées au printemps.

C’est pourquoi il est possible est préférable d’agir avec des traitements. Plusieurs types de traitements existent sur le marché avec pour chacun des objectifs et des fréquences d’administration différentes :

 

2e année de pâturage

Pour les génisses de deuxième année de pâturage, la solution dépendra de l’option choisie en première année. Si elles ont acquis une immunité suffisante durant la première saison, il n’est pas nécessaire de les retraiter. En revanche, il faudra le faire si elles n’ont pu acquérir une immunité suffisante durant la première saison. 

Par exemple, en cas d’utilisation de bolus à libération continue en  première année, de saison à l’herbe courte (moins de quatre mois), de sécheresse (plus d’un mois), d’apport de fourrages en complément (foin ou autre) car cela aura diminué l’ingestion d’herbe et donc de larves infestantes, d’utilisation de pâtures neuves (et donc sans larves)

Différentes techniques de diagnostic permettent de savoir si les animaux sont infestés :

  • Dosage du pepsinogène dans le sang pour les strongles
  • Recherche d’anticorps dans le sang pour la grande douve
  • Coproscopie pour les paramphistomes

 

La gestion du parasitisme à l’herbe est un aspect technique déterminant dans la réussite de la conduite d’élevage. L’éleveur n’a pas forcément le choix d’adapter sa gestion du pâturage. Le plan de lutte est à réfléchir est à adapter selon l’exploitation avec l’aide du conseiller et/ou du vétérinaire.

Une bonne gestion des traitements antiparasitaires est primordiale dans le contexte actuel. Elle permet de réduire les quantités de produits administrées, de réduire les résistances parasitaires et donc les dépenses inutiles !

 

Honorine DURET, Haute-Savoie Conseil Elevage pour le groupe technique Génisses FIDOCL

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