Gestion de l'alimentation des vaches laitières en système de traite robotisée

Les robots de traites fleurissent chaque jour dans nos départements. Fin 2013 sur le territoire français, il y avait 4 fois plus de robot de traite qu’en 2007 et presque 2 fois plus qu’en 2010. Ce changement de traite à des répercussions sur l’ensemble du système de l’exploitation et notamment, sur  la gestion de l’alimentation du troupeau.

 

 

En système de traite robotisée il y a quelques bases à respecter. Il ne faut pas considérer  le robot comme un DAC, l’acte de traite est une démarche volontaire de la vache et il faut respecter le cycle naturel de la vache est manger/s’abreuver/coucher/relever.

 

La répartition auge/ DAC : trouver le bon équilibre

Pour favoriser la fréquentation au robot, il faut trouver un bon équilibre entre le rationnement à l’auge et l’apport des aliments complémentaires au robot, voici quelques points clés.

Il est préférable de favoriser la ration semi-complète au détriment de la ration complète.

La ration complète ne va pas encourager les vaches à chercher les aliments complémentaires et cela va diminuer la fréquentation. Quant à la ration semi-complète, elle doit être calculée de la façon suivante : moyenne laitière du troupeau moins 5 kg de lait, les vaches ne seront pas sur alimenter et n’hésiteront à aller au robot.

Pour améliorer la circulation, la fréquence de traite et la diminution des vaches en retard, le troupeau doit disposer d’une ration fraîche, de bonne qualité qui les incitera à se lever et à rester debout après la traite. Pour les élevages disposant d’un robot poussant la ration et distribuant la ration une fois par jour, l’objectif est de freiner la consommation après la distribution et d’éviter que le rumen soit vide avant la distribution période,  tout en respectant un temps de quotidien de 12 à 14 heures consacré au calme et au repos, car 1 heure de coucher en plus c’est 2 litres de lait en plus (cf Lait’s go- février 2015 « une vache reposée produit plus de lait »)

 

 

Le robot n’est pas un DAC…

Mais ce sont les concentrés distribués à la traite qui attirent les vaches au robot. Afin de limiter tout risque de dérèglement métabolique et optimiser l’installation, l’apport de concentrés au robot doit être compris entre 1.5, pour attirer les vaches en fin de lactation, et 6 kg, pour couvrir les besoins des plus fortes productrices, au-delà, la circulation du robot va être ralentit.

Préférez les matières premières appétentes comme le soja, les drèches de brasserie ou le "wheat gluten feed".

Pour les vaches à haut potentiel circulant dans des stalles saturées, l’installation de DAC supplémentaires est nécessaire afin de couvrir les besoins.

Une vache devrait consommer 2 kg de concentrés maximum par visite, avec un minimum de 500 à 700 grammes pour permettre une fréquentation au robot.

La distribution des concentrés doit être réglée en fonction du temps de traite. Une vache consomme 400 grammes de concentrés à la minute, donc si la traite est longue, il faut régler la descente des concentrés pour limiter l’agitation et donc l’échec de traite.

Il est important de vérifier que les concentrés descendent bien et que l’auge reste propre, surtout lors d’introduction de nouveaux concentrés ou lors d’une nouvelle livraison. Si le robot rencontre des difficultés pour distribuer les concentrés, la fréquentation va diminuer.

 

 

Robot et pâturage

La pâture est atout pour l’élevage car il permet, d’une part, une économie sur le coût de la ration, car l’installation d’un robot engendre une augmentation d’achat de concentrés, et d’autre part, cela favorise le bien-être animal, il y a moins de boiteries, de blessures et de problèmes de locomotions.

Dans la plupart des cas, l’installation d’un robot engendre la diminution du pâturage, ce qui implique une augmentation des stocks fourragers et de gérer les pâtures éloignées qui étaient pâturées auparavant par les vaches laitières. Mais il est envisageable de faire pâturer en continue les vaches, cela implique que l’éleveur aille chercher au moins une fois par jour les vaches, que les stalles ne soient pas saturées et qu’elles aient à disposition au moins de 20 à 25 ares. La mise en place de pâtures jour et nuit va faciliter le travail de l’éleveur le matin, dans le tri des vaches à pousser.

Les pâtures doivent être regroupées et à proximité, c’est à dire à une distance maximum de 500 mètres. Cela implique que l’accès soit stabilisé pour favoriser leur déplacement. L’accès à la pâture devra se faire par le passage au robot grâce à une porte de tri.

La production laitière va connaître une légère baisse par rapport à du maintien en stabulation, mais les coûts d’alimentation sont plus réduits.

 

 

Panser vaches

Une vache saine est une vache active et donc qui n’hésitera pas à circuler au sein du bâtiment. Cela implique donc un abreuvement accessible et à volonté, avec une ration fraîche, de bonne qualité et bien conservée. Le bien-être animal est primordial pour allier rentabilité et efficacité.

 

Aurélie ROCHE – Eleveurs des Savoie

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