Exploitations laitières de Saône-et-Loire : quels enseignements de la campagne 2013 / 2014 ?


La campagne laitière 2013/2014 affiche un record dans le domaine du coût de production. Des aliments et des engrais au plus haut, une météo capricieuse qui a pénalisé la qualité des fourrages et les conditions de pâturage. Cette conjoncture défavorable a amputé la hausse du prix du lait d’un tiers et ainsi limité la progression du revenu de l’atelier lait.

 

 

 

Malgré un prix du lait historiquement élevé, la rémunération permise ne passe pas la barre du 1.5 SMIC

L’inflation du coût de production du lait démarrée en 2012/13 s’est poursuivie pour atteindre en moyenne 500 €/1000 l. Les co-produits viande et les aides affectées à l’atelier lait sont respectivement en moyenne de 63 et 50 €/1000 l, par conséquent le prix du lait nécessaire pour assurer une rémunération minimum de 1.5 SMIC se situait pour la campagne 13/14 à 387€/1000 l. Le prix payé moyen a été de 379 €, soit une rémunération permise de 1.4 SMIC. Un résultat au final assez décevant au regard d’un marché des produits laitiers dynamique.

 

 

De la nécessité d’obtenir la meilleure marge brute par vache présente

Ces 7 dernières années, les volumes produits par exploitation ont beaucoup augmenté (+35%). Dans la majorité des cas, ces augmentations ont été réalisées en saturant les bâtiments existants, ou en réalisant des agrandissements nécessitant peu d’investissements. A ce stade de l’évolution des ateliers lait, on constate que les deux principaux facteurs limitants sont le nombre de places de logement des vaches et l’installation de traite.

Cette situation génère un regain d’intérêt pour la productivité par vache. Si dans l’absolu, c’est un levier pour augmenter le chiffre d’affaire généré dans un bâtiment donné, la progression du revenu laitier n’est pas toujours au rendez-vous! C’est bien la marge par vache qu’il faut maximiser en trouvant le meilleur compromis entre le lait vendu par vache et la marge par 1000 litres.

 

 

Quelques repères pour se positionner

Un niveau de production et une marge par 1000 litres cohérents vont dépendre de la race et du niveau génétique du troupeau, du type d’alimentation (part de maïs, part de pâturage), de la valorisation du lait (standard, AOP, Bio), mais aussi du niveau de charges de structure à amortir (bâtiment, installation de traite, matériel).

La base de données régionale du réseau Galacsy a permis cette année de produire quelques repères pour mettre en cohérence un niveau de production avec une marge brute objectif et un niveau de charges de structure à ne pas dépasser pour préserver un revenu au minimum de 1.5 SMIC.

L’étude du tableau ci-contre montre que la dégradation acceptable de la marge par 1000 litres quand la productivité augmente est faible, car les systèmes intensifs mobilisent plus de charges de structure par vache. A contrario, avec un niveau de production moyen à faible (< 6500 l), la capacité d’absorption des charges de structure est limitée.

Les fondamentaux que sont : la production de fourrages de qualité, la bonne gestion des concentrés (quantité et coût unitaire), la maîtrise des infections mammaires, la capacité à élever un renouvellement suffisant demeurent au centre de la réussite.

 

Et chez vous ?

Les conseillers d’entreprise de la Chambre d'Agriculture et les conseillers techniques de Conseil Elevage sont à votre disposition pour vous accompagner dans vos projets, vous aider à analyser votre situation et trouver des pistes d’amélioration. N’hésitez pas à solliciter leurs services.

 

Analyse des résultats issus du réseau GALACSY

Laurent LEFEVRE

Service Conseil d'entreprise
Chambre d'Agriculture de Saône et Loire

 

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