En début de lactation, l'objectif est de gravir le pic

La transition alimentaire au moment de la mise bas doit être progressive. De plus, il eest nécessaire d'avoir en tête que le pic de lactation et le maximum de concentré distribué sont atteint entre 6 et  8 semaines après mise bas.

 

 

Objectif du début de lactation : gravir le pic

 

Peu d’appétit et gros besoins

En début de lactation, les besoins augmentent très rapidement alors que la capacité d’ingestion est encore limitée. Les réserves corporelles sont alors mobilisées et permettent de compenser l’insuffisance des apports énergétiques. Une chèvre peut alors perdre sans risque jusqu’à 12% de son poids. Toutefois, attention aux excès d’état corporel qui favorisent les toxémies de gestation, les mises bas difficiles et les mauvais démarrages de lactation. Concernant les apports de matières azotées, il est nécessaire de couvrir rapidement la totalité des besoins car les réserves de protéines tissulaires sont faibles.

 

Produire à partir de la troisième semaine après mise bas

C’est à partir de la troisième semaine que les besoins en azote doivent être entièrement couverts par les apports alimentaires recommandés. Attention, concernant les concentrés énergétiques (céréales, maïs), il faut atteindre la quantité totale en 5 à 6 semaines après mise bas, à cause des risques de substitution au fourrage. Avant la capacité d’ingestion des chèvres à cette période reste réduite. Avec un troupeau en état à la mise bas, une courbe de lactation en pic est envisageable. Si ce n’est pas le cas, il convient de limiter les excès azotés qui risqueraient d’amplifier trop rapidement l’amaigrissement des chèvres.

Séverine FONTAGNERES - Rhône Conseil Elevage

 

« Sylvain CHOPIN, Gaec de Chèvrerie de la Truffière, à Chissez les Mâcon (71)

Il distribue ses meilleurs fourrages en fin de gestation

L’un des deux associés met l’accent sur la préparation à la mise bas, en vue de permettre aux 140 chèvres alpines d’exprimer leur potentiel : pour produire 780 kg de lait, les chèvres ont démarré à 4 kg et les primipares à 2,5 kg.

 

Elles ont été taries en état,

et le concentré énergétique a été donné dès 15 j après le tarissement à raison de 300g de maïs grain et du bon foin à volonté. Les traitements antiparasitaires ont été faits assez tôt car le troupeau pâture de mars à octobre.

 

Un très bon foin de luzerne a été donné,

 1 kg par jour, un mois avant mise bas et jusqu’à deux mois après, celui-ci étant limité en stock ; plus du bon foin de prairie naturelle à volonté puis de l’enrubannage bien sec un mois après mise bas. L’aliment type 24 % de protéines a été introduit le dernier mois de gestation afin d’être au total des concentrés, aliment 24% et maïs grain à 800g à la mise bas, en trois repas, l’objectif étant fixé à 1,2 kg cinq semaines après mise bas.

 

Gérer ses stocks de fourrage

Il est important de bien connaître et gérer ses stocks de fourrages afin de les distribuer au bon moment, dans cette région où l’enrubannage, le foin de plusieurs coupes et la luzerne, assurent une logique de gestion des parcelles et de reconstitution de stocks de qualité. Le lait est transformé et commercialisé par les associés en fromages.

Propos recueillis par Jean-Luc Nigoul, Saône-et-Loire Conseil Elevage  »

 

Pour en savoir plus, consultez notre article sur la Notation d'Etat Corporel des chèvres en début de lactation

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