Effet bouc : Déclencher des chaleurs avec des boucs actifs et ardents

L’effet mâle permet de choisir sa date de reproduction et de grouper ses mises-bas. L’effet mâle est une conduite d’élevage bien codifiée et intéressante pour améliorer les résultats de la reproduction. Un effet bouc réussi induit les chaleurs des chèvres.

 

 

Déclencher des chaleurs avec des boucs actifs et ardents


Un isolement dans le temps et dans l’espace

La durée de séparation doit être de 2 mois avant les saillies pour obtenir des résultats probants. Les boucs doivent disposer d’un logement sain, clair, spacieux, avec une aire d’exercice. Les recommandations d’isolement préalable à respecter sont d’une distance d’au moins 100 mètres entre femelles et mâles : «ni vue, ni ouïe, ni odeur». Attention à respecter ces préconisations lors du pâturage. Dans le cadre d’un traitement lumineux, les mâles peuvent être maintenus avec les chèvres dans le même bâtiment pendant la phase d’éclairement.


Bien réveiller leur libido

Au préalable, les boucs doivent être bien préparés, notamment bien alimentés (voir p2), et désaisonnés si l’on souhaite les utiliser en contre-saison (voir p5).
Pour activer la libido des boucs, on conseille de leur amener des chèvres de réforme, en chaleur (éventuellement synchronisées), une semaine avant leur introduction dans les lots. En effet, les premières saillies des boucs sont souvent non fécondantes. Un délai d’environ une semaine est nécessaire entre la mise en contact et les premières saillies fécondantes.


L’introduction dans le troupeau

Il est primordial d’utiliser des boucs actifs et ardents en nombre suffisant pour assurer une bonne reproduction. Si tel est le cas, les boucs vont déclencher les chaleurs des chèvres, c’est ce que l’on appelle l’effet bouc. Puis les premières chèvres en chaleur vont induire les chaleurs des autres, c’est ce que l’on appelle l’effet chèvres induites. Avec un bon effet bouc, on obtient ainsi par effet de chaîne un bon groupage des chaleurs.
Pendant la période de saillies, les boucs doivent rester en contact permanent avec les chèvres. Le ratio mâles/femelles moyen à respecter est d’un bouc pour 10 à 20 femelles.

Laurence Ponthus, Ain Conseil Elevage

 

« Gaec du Pré Chevrier à Treffort-Cuisiat (01)
Objectif : des chaleurs groupées et des chèvres pleines

Afin d’obtenir le meilleur résultat possible, les associés du GAEC du Pré Chevrier allient IA et saillies naturelles.

Un tiers des chèvres est inséminé, avec plus de 85 % de réussite. Les boucs se doivent de remplir en retour les 15 % restantes ainsi que les 60 chèvres en saillie naturelle. L’introduction des boucs dans le troupeau ne se fait pas à la légère.


Il est important de ne pas négliger leur alimentation

« Dans un premier temps il fut nécessaire de bien isoler les boucs. Nous les avons installés dans un bâtiment à plus de 200 mètres de la chèvrerie, hors de l’ouïe, la vue et l’odeur des chèvres, sans pour autant les laisser pour compte. Il y a régulièrement du passage vers ce bâtiment, c’est important pour gérer leur agressivité. Je distribue leur alimentation après m’être occupé des chèvres. Mes boucs sont alimentés avec les mêmes fourrages, de bonne qualité, et les mêmes concentrés que mes laitières. Il est important de ne pas négliger leur alimentation. Ils reçoivent de l’eau propre et sont convenablement paillés.»


Des chèvres synchronisées pour renforcer l’effet bouc

« Avant leur introduction dans le troupeau, les boucs sont stimulés avec quelques chèvres en chaleurs. Pour renforcer l’effet bouc, nous faisons une synchro des chaleurs avec éponges et hormones sur quelques chèvres. Nous introduisons les boucs 48 heures après le retrait des éponges. Les boucs commencent alors à faire leur travail !! Et plutôt bien puisque nous constatons aujourd’hui moins de 10 % de retour.»


Gérer la reproduction, c’est gérer la production laitière

«Nous sommes plutôt satisfaits du résultat ; en introduisant les boucs la 2e quinzaine de juin, l’objectif était de faire plus de lait en période de fête. Pari réussi. Une reproduction réussie nous permet enfin de ne pas réformer de chèvres inutilement.»

Propos recueillis par Laurence Ponthus   »

Gaec familial de 2 associés
90 chèvres de race alpine
100 000 fromages produits
Vendus en direct sur les marchés
28 ha de SAU en auto consommation

 

Pour aller plus loin sur ce sujet, lisez notre article sur l'organisation de la reproduction caprine

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