La clé de la méthode est d’offrir de l’herbe nouvelle toutes les 12 heures. Pour avoir de bons résultats, le pâturage tournant s’organise en amont et se gère au quotidien. Le premier point consiste à déterminer les objectifs de l’éleveur en terme de lait par vache, de nombre d’animaux à pâturer par période et de complémentation ou pas à l’auge. L’aspect dynamique est donné par le changement quotidien de parcelle.
Déterminer le potentiel de pâturage de l’exploitation.
Un tour des parcelles permet de connaitre leur type de flore, leur potentiel et la surface disponible autour du bâtiment. Les vaches peuvent pâturer jusqu’ à 800 m sans perte significative de lait. Le potentiel des parcelles permet de déterminer la surface par vache nécessaire. L’ordre de grandeur est de 25 ares par vache pour une alimentation tout herbe au printemps. Avec des fourrages distribués, il faut retrancher un are par Kg de MS ingérée. Pour 5 kg de MS distribués, 20 ares par vache sont ainsi nécessaires en pleine pousse de printemps.
Une parcelle par jour
Pour obtenir la production par vache la plus élevée et limiter les variations de production d’un jour sur l’autre il est conseillé d’offrir de l’herbe nouvelle tous les jours, voire toutes les 12 heures. Pour cela il faudra découper le parcellaire en petites parcelles ou déplacer un fil avant et un fil arrière tous les jours. Par exemple, avec une entrée à 12 cm et une sortie à 5 cm, pour une alimentation tout herbe avec très peu de complémentation, chaque jour un troupeau de 50 vaches aura besoin d’un demi-hectare.
Patrick Pellegrin , Isère Conseil Elevage
Chicorée et plantain : Donnez à votre pâturage des vertus thérapeutiques
Il est possible au semis d’ajouter de la chicorée et du plantain. Ces deux espèces riches en tannins apportent des vertus de tannage des protéines ingérées et aident les animaux à lutter contre les parasites. De plus la valeur alimentaire est très intéressante notamment en azote, à plus de 25% de MAT. La racine pivotante leur permet de bien résister au sec. Ces plantes sont à introduire dans les prairies destinées à la pâture, avec un retour fréquent, toutes les trois semaines maximum.
La chicorée se sème en association avec une prairie multi espèces à raison de 1 Kg par Ha, elle est déconseillée en terrain humide. Le plantain se sème à raison de 2 à 4 kg en association. En effet cette plante concurrence moins les autres espèces que la chirorée.
Patrick PELLEGRIN, Isère Conseil Elevage
« Lycée agricole du Valentin, Bourg lès Valence (26)
Un système pâturant tournant dynamique éprouvé
L’exploitation conduite en agriculture biologique depuis 2010 détient 40 vaches à 7100 kg (TB : 37,1 g/kg, TP : 32,9 g/kg).
Pourquoi avoir choisi de developer le pâturage tournant dynamique ?
Ce système a de nombreux avantages. D’abord il simplifie le travail, c’est plus facile d’ouvrir une porte que de déplacer un fil. Il permet également de maximiser la production des vaches qui bénéficient d’une herbe de qualité à volonté en limitant le recours aux stocks. Grâce au temps de repousse long il permet de maintenir dans la pâture des légumineuses : luzerne, sainfoin, trèfle violet.
Comment se gère ce pâturage au quotidien ?
Il y a au moins 8 cycles de pâture sur l’année avec une sortie précoce en mars. Les vaches en lactation sont menées en premier vers les 34 parcelles de 30 ares. Elles y restent une journée. Par la suite, les génisses et les taries pâturent afin de diminuer la hauteur d’herbe à 5 cm.
En fonction de l’herbe disponible et des caractéristiques de la parcelle, la complémentation à l’auge est adaptée. La difficulté est d’apporter la bonne correction en énergie et/ou en azote. Le foin de luzerne sert à corriger l’azote, le maïs grain humide ou le maïs ensilage l’énergie.
Yannick BLANC, Drôme Conseil Elevage