Les diarrhées représentent les pathologies les plus fréquentes chez le jeune veau. Elles causent des retards de croissance, voire la mort du veau et provoquent des pertes économiques importantes. Plus la saison de vêlages avance et plus la pression d'infection est forte pour les nouveaux nés.

La préssion des pathogènes, un facteur essentiel

Tout va bien tant que le niveau de contaminants dans l’environnement reste faible. Mais comme chaque veau ajoute les siens à ceux des précédents, la menace grandit tant qu’un nettoyage méticuleux ne vienne pas assainir le milieu. Le but de la prévention consiste à  faire naitre un veau résistant et de lui apporter différents boucliers bactériologiques face aux menaces de l’élevage.

L’observation et l’analyse de bouses permet d’identifier les agents pathogènes mis en causes et orienter les actions thérapheutiques à mettre en œuvre.

Les principaux agents pathogènes que l’on rencontre sont :

• Les colibacilles, surtout Escherichia coli, sont responsables de l' infection colibacillaire classique du veau avant 4 jours ou plus âgé. Il peut être associé à d'autres agents pathogènes . Les fèces sont très liquides, de couleur jaune paille et l’anémie évolue très rapidement. On observe une perte du réflexe de succion et une déshydratation prononcée. La vaccination des mères pendant la période de tarissement permet d’enrichir le colostrum en anticorps et renforce ainsi les défenses immunitaires du veau. La vaccination doit être associée à une bonne prise de colostrum et à des mesures d'hygiène des locaux et des vaches.

• La Cryptosporidiose est une maladie parasitaire qui se développe sur les veaux de moins d’un mois. Le parasite vit dans les cellules de l’intestin. Une fois le parasite présent, il peut provoquer une contamination importante induite notamment par les déjections des bovins adultes. Les oocystes, œufs du parasite,  sont alors très contaminants pour les veaux dès leur naissance. Ingérés par le veau, ils se répandent comme une traînée de poudre et endommagent gravement les tissus digestifs. Quatre jours plus tard, un veau infecté va lui-même excréter de grandes quantités d’agents infectieux et constituer une source de contamination importante  pour les autres veaux.

• Les rota virus et coronavirus associés à d’autres agents pathogènes sont également responsables d’un bon nombre de diarrhée. Après identification de l’agent infectieux responsable,  la vaccination des mères peut être également une piste à explorer avec l’aide de son vétérinaire. Il faut bien respecter le protocole d’administration.

Le colostrum, véritable bouclier bactérien

L’alimentation cohérente des vaches taries y compris vitaminiques et leur traitement contre la grande douve favorisent la richesse du colostrum en anticorps. Ce transfert immunitaire ne peut être efficace que s’il est ingéré en quantité : 10% du poids vif, dans les 12 heures. Il est prudent d’en avoir au congélateur issu d’une vache multipare et de bonne qualité. Il doit être contrôlé au pèse colostrum ou réfractomètre avant congélation. C’est un véritable bouclier bactérien s’il est bien utilisé : il apporte énergie et anticorps au veau.

L’ambiance du logement, un élément déterminant

Pour des veaux en bonne santé et limiter les pathogènes, le logement doit être étudié : renouvellement d’air (la ventilation entrée et sortie d’air maitrisée sans courants d’air), température et qualité de litière.

Les veaux de la naissance à quinze jours ne doivent pas être mélangés avec d’autres plus âgés. Ils sont installés dans un local désinfecté. Un ou deux vides sanitaires annuels sont à programmer.  Les veaux malades doivent pouvoir être isolés. Un veau nouveau-né peut rester couché jusqu’à vingt-deux heures par jour. La qualité de la litière est donc déterminante pour assurer un bon confort. Quel que soit le mode  de logement choisi, cases individuelles, niches à veaux … le  paillage abondant bi quotidien constitue le premier moyen de prévention. Il est très efficace et le moins cher du marché.

Robert LAURENT, Ardèche Conseil Elevage