Couverts végétaux : des plantes au service de l'agronomie

Vie et structure du sol, fertilisation, agronomie, écologie, production fourragère…les multiples facettes des couverts végétaux.

Le couvert végétal présent entre deux cultures peut avoir plusieurs finalités : répondre à des réglementations, fournir des éléments nutritifs à la culture suivante ou encore produire du fourrage.

 

Redonner vie à un sol qui se travaille de plus en plus difficilement

 

Le choix de l’espèce se fera en fonction de son système racinaire qui contribuera à structurer le sol. Les crucifères (radis, moutarde) ont une racine pivot permettant une action structurante sur le sol en profondeur. Les graminées avec leurs nombreuses racines fasciculées ont un impact principalement sur les quinze premiers centimètres. Le mélange d’espèces à systèmes racinaires différents contribue à la structuration du sol, en surface et en profondeur. L’objectif est d’obtenir une terre aérée et grumeleuse pour éviter la battance et l’érosion.

L’effet engrais vert permet aussi d’améliorer l’activité biologique du sol. Les couverts ont un effet positif sur la biodisponibilité des éléments fertilisants, et favorisent les apports pour la culture suivante. La couverture du sol pendant l’hiver évite les phénomènes érosifs, le ruissellement des produits phytosanitaires et le lessivage de l’azote.

 

 

 

 

 

Mettre à profit la période hivernale pour nourrir le sol

 

La capacité à piéger l’azote est différente d’une espèce à l’autre. Les crucifères se développent rapidement et produisent beaucoup de biomasse. Elles ont un pouvoir d’absorption rapide de l’azote du sol, tout comme les légumineuses qui captent en plus l’azote de l’air.

C’est à l’automne qu’il y a un pic de minéralisation. Pour que l’azote minéralisé ne soit pas lessivé, il faut implanter un couvert végétal suffisamment tôt. Les semis sont à réaliser au plus tard fin août et peuvent débuter dès que la récolte est terminée afin de profiter de fraîcheur résiduelle. Il est préférable de semer tôt les espèces qui se développent plus lentement (vesce, seigle…) ou qui ont besoin de chaleur (nyger, sarrazin). A l’inverse les moutardes qui fleurissent rapidement sont à semer durant la deuxième quinzaine d’août.

En situation de fort reliquat d’azote ou de minéralisation précoce, les espèces à croissance rapide (colza, moutarde, phacélie) sont à privilégier. Inversement, si la minéralisation est plus tardive, les graminées à croissance plus lente sont bien adaptées.

 

Destruction ou récolte selon les besoins

 

Beaucoup d’espèces fourragères peuvent être cultivées en dérobée et apporter un complément fourrager intéressant (trèfle, ray-grass, colza, moha, avoine….). Nourrir le cheptel ou le sol c’est à l’éleveur de décider.

S’il est utilisé comme engrais vert, le couvert doit être détruit au plus tard un mois et demi avant la culture suivante. Une incorporation trop tardive peut avoir des effets dépressifs sur la culture qui suit (réorganisation de l’azote, action allélopathique) et engendrer une mauvaise qualité de semis. La destruction peut se faire naturellement par le gel, mécaniquement (rouleau hacheur, labour, broyage ou covercroop) ou chimiquement. Sur les parcelles ne recevant pas ou peu d’effluents d’élevage, il est conseillé d’implanter des espèces à rapport C/N élevé permettant de maintenir le taux de matière organique du sol.

 

Patricia TYSSANDIER, Chambre d’Agriculture Haute-Loire

 

 

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