Coût de l’alimentation, un levier économique important en caprin

Les différents coûts de production montrent que l’alimentation est le poste de charges le plus important. La première réponse technique à la maîtrise des charges d’alimentation passe par la qualité des fourrages, et par la quantité que l’éleveur parvient à faire ingérer à ses animaux.

 

 

Construire un système fourrager cohérent

La réflexion commence par le choix des espèces en lien avec les possibilités des sols de l’exploitation. Si possible, intégrer des légumineuses de manière à diminuer l’achat de protéines. Il faut également ne pas oublier la fertilisation qui permettra de diminuer les achats alimentaires.

 

Obtenir une récolte de qualité

Le choix du stade de récolte, la hauteur de fauche, la limitation des opérations de fanage et de l’exposition au soleil sont autant de facteurs pour obtenir des fourrages riches et bien consommés, qui amélioreront l’efficacité économique de la ration.

 

Distribuer de façon cohérente et imiter la concurrence

La distribution de l’alimentation au cours de la journée doit permettre une consommation des fourrages réellement à volonté. La variation de l’acidité de la panse doit être la plus modérée possible, pour une efficacité maximale du fonctionnement de la panse des chèvres.

Il est économiquement intéressant de réaliser des lots spécifiques pour les chèvres à forts besoins : les premières lactations et si possibles les fortes laitières. Les primipares surtout consomment plus lentement et doivent pouvoir accéder à l’auge toute la journée. Sinon, il y a perte de production sur la 1ère et la 2ème lactation.

 

Bien réfléchir sa complémentation

Les types de concentré, et éventuellement de déshydratés, et leurs quantités doivent être décidés avec attention en fonction des fourrages à disposition, des performances attendues et des stades physiologiques. Une bonne qualité des fourrages peut permettre l’utilisation de matières premières pour maîtriser le coût des rations.

 

Vincent Desbos, Ardèche Conseil Elevage.

 

« GAEC du Rousset, à Colombier le Vieux (07)

Fourrages de qualité et matières premières pour maîtriser le coût de la ration

L’élevage du GAEC ROUSSET est aujourd’hui un des plus anciens élevages caprins ardéchois. Patrick et Vincent ROUSSET, et Jean-François CORNU utilisent depuis de nombreuses années du foin de luzerne et des concentrés sous forme de matières premières. Composé de 300 saanen, le troupeau produit du lait pour moitié transformé sur l’exploitation, et pour moitié livré à la fromagerie TRIBALLAT de Saint-Félicien. La reproduction est gérée en deux lots pour disposer de lait à transformer de manière régulière ; un lot en avril qui commence par 30 à 40 chèvres inséminées, et l’autre lot début septembre.

 

Cohérence du système

Les surfaces fourragères de l’exploitation, composée de 8 Ha de luzerne et 20 Ha de prairies naturelles, ne suffisent pas à obtenir l’autonomie fourragère de l’exploitation. Les prairies sont donc récoltées en foin de manière traditionnelle, sur fin mai - début juin, et sur juillet pour les 2èmes coupes de luzerne, dès que les conditions météo le permettent. Les fourrages manquants sont achetés en foin de luzerne dans la plaine de la Drôme.

Les meilleurs foins de PN servent en priorité à l’élevage des chevrettes et à la ration de fin de gestation. Ensuite, ils sont aussi distribués aux chèvres en lactation.

L’alimentation du troupeau est distribuée à l’aide d’une mélangeuse, tous les composants de la ration y sont intégrés, à part le foin de PN, laissé à disposition dans chacun des deux lots.

 

Des concentres sous forme de matières premières

Les concentrés utilisés dans la ration sont du maïs, de la pulpe de betterave, du tourteau de soja, du son de blé et de la mélasse, ainsi que du déshydraté sous forme de luzerne en granulé. Les proportions du mélange évoluent peu au long de la campagne, c’est la quantité distribuée qui varie. En début de lactation, elle peut approcher 3,5 kg, et passer à 1,7 kg au début du tarissement. C’est alors le foin de prairies naturelles qui est ingéré en plus grande quantité.

Le coût de la ration au début de lactation était de 74 cts par chèvre, soit 20 cts par litre de lait. La production sur la campagne 2012 était de 920 kilos par chèvre en moyenne technique, ce qui a permis de ne pas dépasser 400 g de concentré par litre de lait de moyenne sur la campagne.

 

Propos recueillis par Vincent Desbos.

 

Tags: