Conseil Elevage accompagne les éleveurs dans leurs démarches collectives

Sept adhérents de la Cuma de la Gizia au Miroir utilisent depuis une dizaine d’année une désileuse automotrice avec chauffeur en commun. Ces éleveurs qui sont très impliqués dans le travail collectif se sont réunis le 13 mars dernier pour réfléchir ensemble à leurs achats, afin d’optimiser leurs coûts de production.

 

Ils ont demandé à Anthony Grandmougin de Conseil Elevage et Laurent Lefèvre de la Chambre d’Agriculture d’intervenir pour présenter une synthèse de leurs coûts d’alimentation et de production. La comparaison des coûts de production a permis de mettre en évidence les marges de progrès de chacun, sur ces systèmes relativement semblables. En même temps, l’analyse poste par poste a permis de montrer les différences selon les stratégies et de mettre à l’épreuve la cohérence de la stratégie de chacun.

 

Pour passer d’un coût moyen de 500€/1000 litres à un coût maîtrisé de 450€/1000 litres, il est nécessaire d’aller chercher les quelques dizaines d’euros d’écart au bon endroit. Anthony Grandmougin a ainsi montré une piste : si le prix du lait est moins cher au printemps, le coût de ration à la pâture lui aussi inférieur permet au final une marge identique. Ainsi, pâturer permet de gagner 40 à 60€/1000 litres sur les mois de pâturage. Sur ce groupe, le diagnostic montre que pour réduire les coûts alimentaires, il semble nécessaire de produire des fourrages de qualité et de produire au moins 25kg de lait par vache.

 

Pour les aliments achetés, les éleveurs se posent la question d’un approvisionnement en commun. L’achat en grands volumes permettrait d’obtenir des prix plus intéressants mais nécessite de se mettre d’accord sur l’utilisation par tous du ou des mêmes tourteaux. Dans ce cas très particulier, l’emploi d’aliments identiques faciliterait le travail des salariés. Une réflexion est à mener sur l’optimisation du stockage des aliments et de la circulation de l’automotrice. Tout changement impacte l’ensemble des élevages ce qui oblige chacun à définir sa stratégie en relation avec les autres. Les investissements sont à réfléchir ensemble et impliquent de s’engager sur la durée. Au final, le groupe s’est donné rendez-vous sur une réflexion commune sur l’approvisionnement en minéral pour se tester.

 

Pour travailler ensemble, il faut s’organiser, se coordonner et s’entendre. En même temps, cela permet de progresser en échangeant ses pratiques et ses questionnements. Un grand bravo à ce groupe d’éleveurs qui renouvelle chaque jour cette aventure de la coopération : avec deux autres exploitations, ils emploient 3 salariés au sein d’un groupement d’employeurs.

 

Cécile Pandrot, Conseil Elevage 01/71, le 3 septembre 2015.

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