Connaître l'évolution annuelle de ses constats d’alimentation pour se comparer aux autres élevages caprins

Comme l’alimentation du troupeau apparait pour bon nombre d’élevages comme la charge la plus importante, il est intéressant de disséquer ce poste. Le constat d’alimentation permet de connaître précisément son coût alimentaire, mesurer son efficacité et ainsi trouver des marges de progrès.

 

 

Mesurer l’efficience économique de la ration

Après avoir renseigné le prix et la quantité ingérée de chaque aliment, on obtient un bilan technico-économique de sa ration. Celui-ci permet de séparer chaque famille d’aliments (fourrage, concentré, déshydraté, minéraux) dans le coût global. Le coût est ramené à l’individu mais aussi aux 1000 l de lait produit. Ce diagnostic permet de surveiller la bonne efficience de sa ration. La marge alimentaire est également calculée en insérant la valorisation du litre de lait (prix laiterie ou calculé avec le rendement fromager).

 

Des éléments locaux de comparaison

Un bilan annuel ou trimestriel peut également être fait, ce qui facilite un éventuel travail de groupe. Afin de rendre compte de sa bonne maîtrise, une comparaison à un groupe ayant un système alimentaire équivalent est effectué (ration sèche, pâturage, ensilage…).

Les groupes comparatifs ont été élaborés à partir des diagnostics réalisés localement en FIDOCL et sont réactualisés en permanence. Ainsi on peut mesurer l’efficacité économique de chaque système.

 

Une première analyse de groupes sur 2016

Les rations à base d’ensilage de maïs apparaissent de loin comme les plus efficaces d’un point de vue économique, celles-ci nécessitant un apport de concentré moindre (un correcteur azoté étant la plus part du temps suffisant). Les rations sèches sont logiquement les rations les plus chères.

A noter de grandes disparités au sein du groupe pâturage, avec un coût moyen de l’ordre de 205 € pour 1000 L de lait produits, on observe des écarts allant de 100 à 330 €. Ces disparités sont directement liées à la capacité de certains éleveurs à s’adapter aux valeurs alimentaires des fourrages tout au long de l’année.

Pour les rations sèches ou à base de pâture, le plafond de 350 g de concentré par litre de lait apparait comme garant d’une maîtrise économique du poste alimentaire. Celui de 250 g sera retenu pour les rations à base d’ensilage.

Enfin, quel que soit le système alimentaire, les éleveurs travaillant avec un mélange de plusieurs aliments et surtout ceux à base de matières premières ont également de meilleurs résultats.

 

Frédéric Pacaud, ACSEL Conseil Elevage

 

« EARL Chèvrerie de la Cayonnière, Chassignieu (38)

Estimer et analyser son coût d’alimentation

L’EARL Chèvrerie de la Cayonnière possède un troupeau de 70 chèvres Alpine à 979 kg de lait de moyenne. Grâce à une ration ajustée au cours de l’année et un niveau de production élevé, les deux associés maitrisent leurs charges alimentaires.

 

Pour quelles raisons avez-vous choisi les constats d’alimentation ?

Nous avons choisi de faire des constats d’alimentation pour 2 raisons. La première est de savoir comment nous nous situons du point de vue du coût d’alimentation : connaître nos charges alimentaires à la chèvre mais aussi ramenées aux 1000 L. Cela nous permet de connaitre la valorisation de notre lait. Jusqu’à présent  nous ne regardions que nos charges.

La seconde raison est de pouvoir se comparer par rapport aux autres éleveurs afin de savoir si nos charges alimentaires sont maitrisées, car il n’est pas facile de savoir si nos pratiques sont bonnes.

Les constats d’alimentation nous ont également permis de mieux gérer les refus en ayant en tête le coût des fourrages jetés au fumier.

 

Quels seraient vos souhaits d’amélioration concernant cet outil ?

Le document du constat d’alimentation pourrait être plus visuel : plus de graphiques et de mises en évidence des données et un tableau de ration moins gros. Les données sont toutes présentes mais pas toujours facile à trouver.

Pour la synthèse de groupe remise à chaque trimestre, elle est un peu compliquée à lire. Je trouve qu’il est difficile de comparer son exploitation aux autres. Il faudrait revoir la mise en page du document en le rendant plus visuel.

 

Propos recueillis par Benoit DESANLIS, Isère Conseil Elevage

 

 

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