Concours TOP Alim fidocl, 1er prix Montbéliard au gaec de Grand Val

Pour la deuxième année consécutive, le prix Top Alim de la FIDOCL Montbéliard est décerné à un éleveur de la Haute-Bresse dans l'Ain. L'EARL MOREL de Chavannes sur Reyssouze laisse la place au GAEC de GRAND VAL, éleveurs voisins de Saint Trivier de Courtes.

Le GAEC de GRAND VAL est une exploitation  familiale. Les deux frères, Eric et Emmanuel NEVEU s'occupe d'un troupeau Montbéliard de 73 vaches Montbéliardes. Aujourd'hui, la moyenne d'étable est de 9800kg. La production atteint environ 640 000 litres de lait par an livré à la coopérative de Bressor. La surface de l'exploitation est de 128 hectares dont 74 en céréales. En plus d'être producteurs de lait, ils élèvent environ 3000 poulets de Bresse et volailles fines (chapons, poulardes) par an.

 

Quel est votre objectif principal ?

L'objectif est de faire le plus possible de lait par vaches sans que cela ne nous coûte cher. L'efficacité alimentaire est un point essentiel pour nous.

 

Pour arriver à ces résultats, quel est votre système alimentaire ?

Notre ration est assez simple. l'ensilage de maïs est le principal aliment et représente  environ 2/3 de la ration. L'autre partie est l'ensilage d'herbes composé de ray-grass italien, trèfle blanc et vesce. Nous misons beaucoup sur la qualité des fourrages pour diminuer le coût. Pour cela nous essayons de récolter les ensilages au meilleur stade. Cette année nous avons réussi à récolter un très bon ensilage d'herbe à 1 UF et 22 % de MAT. L'ensilage de mais a également de bonnes valeurs. En espérant que les vaches valorisent bien ces fourrages. Depuis deux ans, nous avons incorporé, dans la ration, de la luzerne (Rumiplus) pour la sécuriser. La fibrosité était un problème. Mais depuis que nous utilisons la luzerne, nous avons moins de problème d'inversion de taux. En concentré, nous distribuons nos céréales produites sur la ferme, ainsi que du maïs épis à raison de 2-3 kg par vache et par jour, durant tout l'hiver. Le correcteur azoté est un mélange de tourteaux de soja, colza et tournesol. La ration est équilibrée à 30kg de lait avec une complémentation individuelle pour les fortes productrices.

 

Quel est la place du pâturage dans votre ration ?   

Le bâtiment est une aire paillée. Nous essayons au maximum d'avoir les vaches à l'extérieur pour économiser de la paille et du temps. Les vaches pâturent environ 6 mois de l'année sur une quinzaine d'hectares découpés en 4 parcelles. Une partie du pâturage est ensilé au printemps pour éviter de se faire déborder par l'herbe. Les refus sont automatiquement fauchés. En plus de la pâture, les vaches ont tout de même de l'ensilage de maïs, environ 25kg suivant la pousse de l'herbe.

 

Comment sont gérés les débuts de lactation et l'élevage des génisses ?

Les vêlages sont étalés sur toute l'année. Trois semaines avant le vêlage, les vaches sont rentrées en préparation.  Nous leur donnons 1/3 de la ration des vaches en plus du foin à volonté. Les primipares et les multipares sont conduites de la même façon. Nous ne donnons pas de propylène au début de lactation. Nous avons essayé mais les résultats n'étaient pas concluants. 

Les génisses ont une ration très simple : foin et complémentation en céréales et tourteaux. Jusqu'à 6 mois, elles ont un aliment démarrage à 17% de protéines. Elles vêlent en moyenne à 2 ans et 7 mois. Nous souhaitons garder cet âge au vêlage qui est un bon compromis et qui est simple à gérer pour nous.

 

Quelles sont vos pratiques pour la gestion du troupeau ?

Nous essayons d'observer le plus possible nos animaux. Nous regardons en priorité les bouses, surtout pendant les changements de ration. Dès que nous voyons un problème, nous réagissons tout de suite. Le pâturage est une période très difficile à gérer, sur les quantités d'ensilage ingérées et sur la quantité de tourteau à distribuer. L'hiver, dès que la ration est calée, nous ne la touchons plus pendant toute la période. Pour nous aider, nous surveillons le taux d'urée grâce aux 3 analyses de laiterie. Nous vérifions aussi la rumination. Une vache en bonne santé est une vache qui rumine ! Au niveau des résultats du contrôle laitier, nous regardons surtout les cellules et les taux : inversion TB-TP, TP faible. Chaque mois, nous surveillons le coût de la ration. Nous aimons aussi nous comparer aux groupes du secteur et du département.

 

Propos recueillis par Anne Cécile Vallot, Ain Conseil Elevage

 

Chiffres clés de l'exploitation

Nombre de vaches :73VL race Montbéliarde
Niveau étable :9 275 Kg / VL (au 31/03/2014)
Taux :38,6 TB et 33,8 TP
Taux Cellulaires : 263 000 cellules
Quota :534 000 Litres
Reproduction :IVV de 414 jours, 39% réussite IA1, et 2.2 IA par IAfécondante
Ration hivernale :Ration complète avec  : 32 Kg E. maïs + 8 Kg E. herbe + 2 Kg foin + 1.5 Kg luzerne + 2.8 Kg tourteau + 3 Kg de maïs épi + 100g de CMV
Ration estivale :Pâturage à volonté + 30 Kg E. maïs + + Kg foin + 1 Kg luzerne + 0.7 Kg orge + 1.5 Kg maïs grain + 0.5 Kg triticale + 2.2 Kg tourteaux + 100 g de CMV
Coût moyen de la ration (avril 2013 à mars 2014) :125 €/Tonne de lait. (124.5 €/T pour le groupe éleveurs de 9 000 à 10 000 Kg)
Coût concentrés :74 € / Tonne de lait (76€ pour le groupe 9 000/10 000 Kg lait)

 

 

Le point de vue de Anne Cécile VALLOT, conseillère de l'élevage

 

"Tout d'abord, je tiens à féliciter Eric et Emmanuel pour leurs bons résultats durant toute l'année. J'apprécie de travailler avec eux, c'est un élevage très intéressant à suivre. Les éleveurs ont un œil critique sur leur troupeau. Ils remettent toujours leurs pratiques en question et sont demandeurs de nouvelles pratiques. Ils écoutent toujours les conseils. De plus, les deux frères ont les mêmes objectifs et connaissent tous les deux très bien leurs vaches. Chacun a sa tâche dans le travail au quotidien mais il y aune grande communication entre eux. Les grandes décisions se prennent toujours à 2.

 

En ce qui concerne le troupeau, les vaches sont toujours en bon état corporel. Elles sont en bonne santé en général, ce qui leur permet d'avoir des bons résultats de production. La ration est simple mais très efficace grâce aux  valeurs des fourrages. Les vaches la valorisent, ce qui permet de ne pas avoir de gros coûts de concentrés. Grâce à leurs bonnes pratiques, les éleveurs font évoluer leur troupeau en production (lait et taux) et en génétique. 

Il ne reste plus qu'à poursuivre sur le même chemin !   "


 

 

 

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