Comment expliquer la forte augmentation estivale des taux cellulaires?

Avec le détérioration estivale des critères de qualité du  lait, c’est une plus-value pouvant atteindre 50€ / 1000 litres, qui échappe aux producteurs. A postériori, explorons ensemble quelques pistes d'explication à ce phénomène.

 

La flambée exceptionnelle des taux cellulaires cet été inquiète la filière laitière.

Les courbes d’évolution mensuelles des taux butyreux, protéiques et cellulaires sont bien connues des producteurs laitiers. Une formule simple peut résumer cette saisonnalité, l’été le TB et le TP chutent et les taux cellulaires montent. Concrètement, il est difficile d’optimiser le prix de vente du lait et d’aller chercher les euros au-delà du prix de base.

Taux cellulaires, + 5 % au niveau national

Cet été le phénomène a été particulièrement violent. De nombreux éleveurs ont subit, à partir de la fin juin, une forte croissance des taux cellulaires avec de grosses difficultés pour endiguer cette évolution. Si les élevages de la région ont été touchés, force est de constater qu’ils n’étaient pas les seuls. La tendance était nationale avec une moyenne trimestrielle supérieure de 5% à celle de 2011. Même les bretons, réputés pour leur technicité, ont été fortement touchés par cette dégradation.

Tableaux ci contre, les variations observées sur l'été 2012 en Rhône Alpes - Auvergne sur lait de tank.

 

Pourquoi l’été, plus que l’hiver ?

La question peut paraitre quelque peu simpliste, pourtant elle doit inciter les éleveurs à rechercher les changements de pratiques intervenus entre les deux saisons. Les recommandations classiques sont toujours de rigueur : machine à traire bien réglée, hygiène de traite, propreté des animaux, réforme des vaches incurables… Toutefois quelques pistes supplémentaires peuvent être avancées :

  • La chaleur : elle augmente le stress des animaux.
  • Les mouches : elles perturbent la traite, transmettent les germes entre les animaux, contaminent les trayons avant vêlage.
  •  Le pâturage : si les vaches se couchent toujours au même endroit les risques de contamination croisée sont accrus.
  • L’alimentation : les changements de ration sont nombreux pendant l’été ils favorisent le stress et fragilisent les vaches.
  • La complémentation minérale : certains éleveurs limitent l’apport de minéraux quand les vaches sortent, il faut maintenir une minéralisation correcte (150 à 200 g d’un CMV complet), le magnésium et le sélénium sont particulièrement importants dans la lutte contre les infections de la mamelle.
  • Les travaux de saison qui mobilisent fortement les éleveurs et peuvent limiter  le temps consacré à la traite (préparation, désinfection des griffes, traite des animaux infectés à la fin).

La liste n’est pas exhaustive mais il faut avoir à l’esprit que l’un des éléments fondamentaux dans la maîtrise des cellules est de limiter le stress des animaux. Si tout est mis en œuvre pour garantir le confort et le bien être des vaches, en particulier le logement et l’alimentation, une part importante du travail est réalisée.

Patrice MOUNIER - Haute Loire Conseil Elevage

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