Chosir son installation de traite en élevage caprin

Le choix d'une installation de traite est un moment important dans la vie d'une exploitation caprine. Ce choix engage techniquement et économiquement pour longtemps : la durée de vie d'une salle de traite dépasse souvent 15 voir 20 ans. L'éventail des solutions s'élargit à la faveur des évolutions techniques et de l'augmentation de la taille des troupeaux. Alors, comment choisir ?

 

 

De nombreuses questions

En règle générale, l'objectif est de consacrer 1h30 maximum à la traite et au lavage. Une bonne organisation du chantier de traite est primordiale pour atteindre cet objectif. Alors que choisir ?

  • Un poste par chèvre ? Un poste pour 2 chèvres ? pour 3 chèvres ?
  • Une ligne haute ? basse ? simple équipement ?
  • Parallèle ? Epi ? Rotatif ?
  • Dépose manuel ou automatique ?

 

Concevoir un bloc traite fonctionnel

La traite doit avoir lieu dans un local propre, clair, éclairé et facilement nettoyable. Les dimensions idéales de la salle de traite pour un trayeur : une fosse profonde de 0,90 à 1 m, large de 1,80 à 2 m et pas plus de 8 m de long. Pour faciliter les déplacements du trayeur, privilégiez le plain pied.

La salle de traite doit être bien positionnée dans le bâtiment, pour faciliter l'accès du tank au laitier mais aussi la circulation des animaux. Une bonne circulation est la meilleure façon d'économiser du temps et de rendre la traite moins fastidieuse. Evitez les plans inclinés, les marches, les entrées et sorties par la même portes, des couloirs de circulation larges de 1,5 à 2 m.

Pour l'aire d'attente, prévoir 4 chèvres/m², avec une pente montante de 3 à 6 % au besoin. La présence de caillebottis permettra de décrotter les chèvres et donc simplifie l'entretien. Une barrière poussante facilitera l'arrivée des chèvres au quai.

 

Visiter pour trouver l'inspiration

Outre la salle de traite, il faut aussi penser à la laiterie, à la salle des machines et aux annexes. On prendra en compte également la main d'oeuvre, la conduite du troupeau (saisonnalité, lots, ...), le niveau d'automatisation souhaité, la construction ou l'aménagement, ... Une installation doit donc répondre à de nombreux critères : les conditions de travail de l'éleveur, la santé du troupeau, la qualité du lait et la maîtrise de l'investissement.

Toutes les références existent mais rien ne remplace des visites en élevage pour parfaire son choix.

 

Le GAEC du Mont à Saint Chamond (42) cherche à gagner 1/2 h par traite

Un leitmotiv : diminuer la pénibilité

Installé sur des coteaux séchants, la famille Piney (5 UTH) exploite 60 ha et transforme les 3/4 du lait des 330 chèvres alpines. Cette exploitation, la plus ancienne du département, est en constante évolution : de 70 chèvres dans les années 80, ils ont un séchage en grange depuis 2007, et ont réaménagé la fromagerie en 2010. L'objectif est toujours de gagner du temps et de diminuer la pénibilité du travail par des équipements et des agencements réfléchis : cornadis, DAC, dépose automatique, griffe à fourrages, ...

Bientôt un roto ?

Actuellement la traite, sur 2 quais de 25 places avec 24 griffes, et le nettoyage dure 2h. Pour le responsable du troupeau, Michael Piney, l'objectif est de gagner 1/2 h à chaque traite car le temps c'est de l'argent, et ce temps pourrait être consacré au suivi du troupeau, à la fromagerie, à la vente ou à la famille.

La salle de traite actuelle manque de largeur pour envisager une sortie rapide et n'a pas d'aire d'attente. La gestion des lots est donc délicate. Après la viste de plusieurs installations, le choix du roto commence à faire son chemin malgré un investissement lourd ( > 100 000 € sans les travaux annexes) et légèrement disproportionné à l'effectif actuel de 330 chèvres.

Alain Drutel, Loire Conseil Elevage

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