Charges de mécanisation : attention, poids lourd de votre rentabilité !

En constante progression, dans tous les systèmeslaitiers, les charges de mécanisation sont difficiles à comprimer. A chacun de trouver sa propre stratégie de mécanisation pour allier efficacité du travail et rentabilité.

 

 

La mécanisation pèse 23% du coût production

Les chiffres sont têtus ! L’analyse des coûts de production de l’atelier lait démontre l’importance de la mécanisation, qui pèse près d’un quart des charges au même titre que l’alimentation ou la main d’œuvre. Le relief, le parcellaire, l’importance des fourrages récoltés et stockés sont autant de raisons invoquées. Mais on pourrait aussi souligner les choix fiscaux, l’achat plaisir et tout simplement le suréquipement. Dans tous les cas de figure, en lait conventionnel, c’est un facteur déterminant de rentabilité de son atelier.

 

Objectif 100 euros/1000 l

L’analyse des écarts entre les élevages montre de fortes disparités sur tous les postes. Sans viser des niveaux extrêmes, un gain de 20 à 40 euros par 1000 litres est accessible pour un plus grand nombre. Cela représente entre 8 000 et 16 000 euros à gagner pour un élevage de 400 000 litres de lait.

 

 

Deux facteurs déterminants : investissement et traction

Les amortissements sont directement liés à la stratégie d’investissement (neuf/occasion, propriété ou non) et surtout sa cohérence au regard de son élevage et de son exploitation. Attention au suréquipement et aux investissements fiscaux les bonnes années, qui se payent cash les années suivantes. Viser moins de 60 euros/1000 l pour les amortissements.

 

Aux vues des montants prohibitifs et exponentiels du coût des tracteurs, c’est le poste « poids lourd ». Il faut raisonner la puissance réellement nécessaire, et non pas les quelques heures par an. Déléguer au besoin (ETA, CUMA). Simplifier la conduite, le parcellaire, les trajets afin de limiter les heures des tracteurs. Enfin faire vieillir ses tracteurs. Non ce n’est pas ringard !

 

 

 

 

 

Trois stratégies à moins de 100 euros/1000l

Selon votre environnement proche, votre trajectoire et vos objectifs, plusieurs stratégies gagnantes s’offrent à vous. Elles peuvent être résumées en 3 mots :

  • Délégation : recours à la CUMA pour la plupart des travaux des champs. Investissement réduit aux matériels d’élevage quotidiens : tracteur fourche, dessileuse... Cette stratégie nécessite un fort dynamisme local et une bonne entente. Possibilité d’entraide et de mutualisation des chantiers. Très intéressant lors de l’installation pour privilégier les investissements bâtiments. Attention au double équipement.
  • Investisseur : choix du matériel en propriété. Possible sur des volumes plus importants (surface et lait), et associé à une forte productivité du travail. Investissements réguliers et planifiés.
  • Utilisateur : stratégie la plus courante et la plus « simple » qui associe plusieurs ressources locales (CUMA, ETA, copropriété) selon les opportunités et leurs couts. Faire vieillir le matériel en propriété et être en capacité d’assurer un minimum d’entretien.

 

Jean-Philippe GORON - Ardèche Drôme Isère Conseil Elevage

 

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