Chaleurs estivales : quels sont les impacts du stress climatique sur la consommation d'eau?

Réalisation d’un suivi de consommation d’eau en période de fortes chaleurs.

Lors des épisodes de canicule, les animaux se trouvent en situation d’inconfort et souffrent du stress climatique. Quinze éleveurs ont relevé la consommation d’eau de leurs chèvres afin de mesurer l’impact de ce stress climatique sur la consommation d’eau.

 

 

Le THI, un estimateur de l’inconfort

Le THI, Temperature Humidity Index, est un indicateur permettant d’estimer le degré d’inconfort de l’animal, en prenant en compte la température et l’humidité. Cet inconfort est exprimé au travers de classes THI, expliquées dans le tableau ci-contre.

 

Conditions du suivi de consommation d’eau

Les relevés de consommation d’eau ont été réalisés par quinze éleveurs, du 15 Juillet au 15 août 2019, répartis sur les départements de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère et de la Loire. La consommation d’eau a été relevée tous les lundis, mercredis et vendredis de chaque semaine ou tous les jours lorsque cela était possible. Le THI a été calculé à partir des données météorologiques des stations les plus proches de chaque élevage.

Sur cette période, les THI calculés n’ont pas atteint la classe de stress sévère, où les conditions sont les plus difficiles pour les chèvres. Les températures moyennes relevées pour la classe conditions thermo-neutre étaient de 20°C, de 29 °C pour stress léger et de 35°C pour stress modéré.

 

Les résultats

Ces relevés permettent d’observer que la consommation d’eau est effectivement influencée par le stress thermique. Elle augmente en moyenne de 1,2L par chèvre et par jour entre la classe conditions thermo-neutre et stress léger, puis de 0,6L par chèvre et par jour entre stress modéré et stress léger.

Ces élevages ont été classés en fonction de leur temps d’exposition aux conditions thermiques les plus difficiles relevées : la classe stress modéré.

Entre les élevages des classes d’exposition 1 et 2 la consommation d’eau n’augmente pas de manière significative. Cependant, entre les classes 2 et 3, la consommation d’eau moyenne augmente de 0,8L par chèvre et par jour.  

D’autres facteurs étudiés influencent la consommation d’eau. La localisation de l’exploitation joue un rôle sur le THI, qui lui-même influence la consommation d’eau. Les élevages en plaine consomment en moyenne 1,9L par chèvre et par jour de plus que ceux en montagne. De plus, des chèvres ayant accès à une aire d’exercice extérieure et/ou au pâturage consomment en moyenne 1L par chèvre et par jour d’eau de moins que les chèvres qui restent à l’intérieur. Enfin, au niveau de l’alimentation, les chèvres ayant un fourrage humide semblent également moins consommer d’eau que celles ayant un fourrage sec.

 

Bilan

Ainsi, le stress thermique augmente la consommation d’eau des chèvres. D’autres facteurs, tels que l’accès ou non à l’extérieur, le type de fourrage (sec ou humide), ou la localisation de l’élevage (plaine ou montagne) ont également un effet sur cette consommation.

Il est à noter que les chiffres présentés ci-dessus sont à prendre avec réserve étant donné qu’ils ont été relevés sur 15 exploitations différentes, qui ne sont pas situées au même endroit et n’ont pas les mêmes caractéristiques.

En cas de fortes chaleurs, il est important de vérifier que les chèvres aient un accès suffisant à une eau propre, mais aussi de ventiler le bâtiment, de manière naturelle ou mécanique. Si les chèvres vont à l’extérieur, privilégiez les extérieurs avec des zones d’ombres afin que les chèvres puissent s’y abriter.

 

Laura Crispel, ADICE

 

Tags: