Aptimiz est un outil de mesure permettant d’analyser le temps de travail en exploitation agricole. Grâce à un smartphone ou une balise, l’application enregistre les déplacements et le temps passé sur chaque repère GPS. Aucune saisie n’est donc nécessaire pour la collecte de données.

Comment ça fonctionne ?

Au démarrage d’Aptimiz, il est nécessaire de renseigner, comme le montre la figure ci-dessous, les différentes zones de l’exploitation.

A travers les horaires et déplacements, l’outil permet de connaître le temps passé pour chaque tâche. L’objectif est d’identifier les tâches les plus chronophages afin d’optimiser le temps de travail, mais aussi d’estimer la rentabilité d’un atelier : l’application détermine de manière précise le temps nécessaire et la marge produite pour chaque atelier. Le but est ensuite de modifier la structure afin d’améliorer les conditions de travail, par exemple en embauchant un salarié afin de libérer du temps aux éleveurs tout en générant un produit suffisant. L’utilisation d’Aptimiz peut également permettre de définir le fonctionnement de l’exploitation pour assurer une transmission optimale. L’application fournit un diagnostic d’élevage précis et chiffré pour les éventuels repreneurs.

En moyenne, 3 à 6 mois sont nécessaires afin d’avoir les premiers résultats. Après 1an d’enregistrement, la recherche de leviers pour l’amélioration de certaines tâches peut être envisagée. L’année suivante permet de s’assurer de l’efficacité des changements entrepris. La figure ci-dessous représente la synthèse obtenue après 1 an de collecte de données. Elle illustre la répartition du travail par atelier au cours de l’année, ainsi que la ventilation des tâches au sein des ateliers.

Cas concrets : Analyse de rentabilité et du temps de travail

Exploitation avec un atelier bovin allaitant naisseur engraisseur et un atelier de taurillons. Selon l’agriculteur, l’élevage de taurillons ne dégageait pas suffisamment de revenus. Il se posait donc la question d’arrêter cet atelier. Aptimiz a permis de chiffrer sur les deux activités, un nombre d’heures de travail/an, mais aussi par animal/an et le gain de l’atelier en € brut/h. Grâce au diagnostic, on connaît la rentabilité horaire de l’atelier ainsi que le temps quotidien alloué à chacun. A cause de la pénibilité du travail, l’éleveur avait surestimé le temps passé pour les taurillons. La rentabilité économique de cet élevage était intéressante mais nécessitait une amélioration des conditions de travail. Plusieurs solutions étaient envisageables : embaucher une personne, s’équiper en matériel, ou revoir la répartition entre le cheptel naisseur/engraisseur et les taurillons. Après discussion, les agriculteurs ont finalement choisi de diminuer l’atelier naisseur et d’augmenter le nombre de taurillons. Grâce à cette restructuration, les éleveurs ont amélioré la rentabilité de l’exploitation et ont pu se dégager plus de temps libre.

Chloé GRILLOT et Aude PASQUET, ADICE