Capacilait, un outil d’aide à la décision pour l'aprés quota

L’outil « Capacilait » est un outil simple qui permet d’analyser rapidement les facteurs de production de votre exploitation. Il vise à répondre à cette question :
« Combien de lait pourrais-je produire en adaptant l’outil de production sans investissement majeur ? » En résumé, cette méthode vous permettra de définir votre future stratégie laitière.

 


Un nouveau contexte qui a déjà débuté

La fin des quotas entrainera une variation des livraisons sur vos exploitations sources d’incertitudes mais aussi d’opportunité. Demain, le volume ne sera pas forcément le premier facteur limitant de production. La demande des marchés est soutenue à l’heure actuelle et favorise la production et le prix. Mais tout cela reste volatil. Intrants durablement chers, aléas climatiques de plus en plus fréquents et concurrence pour l’utilisation des surfaces agricoles sont d’autres éléments qui conditionnent la production. Ces nouveaux enjeux imposeront sur vos exploitations de la réactivité, de la robustesse au service d’une filière compétitive.


Capacilait de quoi s’agit-il ?

Il mesure la capacité maximale de 7 facteurs de production avec des investissements modérés.
Un temps de discussion et d’expertises s’engage sur les 7 critères :
• La main d’œuvre et le travail
• Le logement des animaux
• Le système fourrager
• L’installation de traite
• La distribution des fourrages et des concentrés
• La réglementation environnementale
• Le respect du cahier des charges
L’objectif est de dégager le facteur limitant qui définit le volume de production optimum.


Soyez acteur

Conduit sous forme d’entretien (2 h + visite d’exploitation), cette nouvelle démarche permet de prendre du recul sur son exploitation et de visualiser assez rapidement les enjeux. « Cela m’a permis de conforter mon projet mais aussi de pointer les fragilités actuelles : temps de traite, logement des veaux ». « Ce n’est pas une étude chiffrée mais une analyse qualitative et précise de mes moyens de production. Sans vouloir faire davantage de lait, j’ai pu remettre à plat mes pratiques ».
N’hésitez pas à en parler à vos conseillers d’élevage ou à vos conseillers spécialisés Economie d’exploitation.

 


Zoom sur les facteurs de production

Dans cette partie, l’objectif est de détailler les enjeux de chacun des critères.


Le travail, un poste à ne pas négliger

Le travail n’est souvent pas assez pris en compte. On commence ainsi par faire l’inventaire des forces en présence. Situer la production en 1 000 l/unité de main d’œuvre est une première entrée. Cela commence par examiner les charges de chacun. Dès qu’on dépasse 250 000 l par unité de main d’œuvre, le travail devient un enjeu fort et une nouvelle organisation doit se mettre en place. Astreinte et pointe de travail sont ensuite discutées ainsi que les contraintes, voire l’efficacité.
Des améliorations et adaptations sont proposées. Des travaux peuvent être délégués (labour, semis,…), de petits investissements réalisés (DAL, raclage, informatisation, …), des chaines de récoltes simplifiées et le recours à un groupement d’employeurs envisagés.


Le logement, trouver le bon compromis entre nombre et confort des animaux

La règle d’une vache par cornadis et par logette ou 7 à 8 m2 d’aire paillée est fondamentale. L’aménagement d’une nursery ou du box préparation au vêlage doit être aussi raisonnés. Pour les autres lots d’animaux, des pistes sans modification importante peuvent être trouvées en gardant à l’esprit la facilité des tâches quotidiennes.
Trop d’animaux ne doit pas pénaliser la production et la longévité.


Un système fourrager qui vise l’autonomie et la qualité

Il est important de mesurer le niveau d’intensification fourragère possible. 0,1 à 0,2 UGB par ha en plus sont des progrès réalistes. La réaffectation des surfaces  par exemple celles des  céréales par des cultures fourragères donnent de la souplesse. Des achats de fourrages sont possibles.


D’autres leviers à actionner

La productivité par vache est une autre solution sans laisser dériver la santé animale et les coûts alimentaires. L’installation de traite doit être évolutive pour que le travail d’astreinte soit facilité. Une heure à une heure trente de temps de traite est le bon repère soit 5 vaches par poste.
La distribution des fourrages et des concentrés peut se moderniser grâce aux mélangeuses et DAC.


Garder la cohérence

Dans cette démarche, le respect du cahier des charges existant et des réglementations environnementales est vérifié. Le projet de l’éleveur doit aussi être en adéquation avec la demande des filières (volume, saisonalité). Enfin une fois les hypothèses techniques et organisationnelles posées, il restera à finaliser le lancement pour aboutir à un projet cohérent.

Jean-Philippe Goron, Isère Conseil Elevage.
 

Tags: