Bilan 2016 pour les exploitations laitières de Saône et Loire (Réseau GALACSY)

Une année que l’on aimerait  vite oublier. En effet en plus d’une météo exécrable, qui a  mis à mal les rendements et la qualité des cultures et des fourrages, 2016 s’est déroulée dans une conjoncture de prix du lait trop bas et ceci pour la deuxième année consécutive.

L’EBE moyen des exploitations lait céréales (système le plus représenté en 71) accuse une baisse de 10%. Pour rappel, entre 2014 et 2015, la baisse était de 11%. Ces exploitations affichent une efficacité économique de 25% et des annuités qui consomment 75% de l’EBE, ce qui laisse très peu de place pour les prélèvements privés (11 000 €/UMO soit moins de 1000 €/ mois).

Si la complémentarité des cultures de vente et du lait est souvent mise en avant pour stabiliser les résultats économiques, cette fois les deux ateliers ont « tiré » vers le bas. Les marges culture ont été divisées par deux (330 €/ha en moyenne) et couvrent à peine 2/3 des charges de structure. Le prix du lait était au plus bas et les fourrages peu lactogènes. Seul note positive, l’arrivée de l’ICHN pour la première année sur une majorité des élevages laitiers du département.

 

Derrière cette crise se cachent différentes réalités

Le prix du lait est maintenant l’affaire de chaque entreprise ou coopérative et reflète les débouchés et les stratégies de chacun. Ainsi derrière un prix payé moyen de 336 € pour un prix de base de 305 €/1000 l, on trouve des situations très différentes pour les producteurs d’un même territoire. En réalité la moitié de l’échantillon a touché 315 € avec 285 € de prix de base et l’autre moitié 361 € et 329 € de prix de base, soit un différentiel de 44 €. Ce prix payé est à comparer à la moyenne du prix de fonctionnement pour 1,5 SMIC de cet échantillon qui est de 368 €.

 

Un contexte défavorable qui incite à la maîtrise des charges

L’analyse des résultats des deux groupes de 20 élevages chacun triés sur le prix de base (cf tableau) montre que les éleveurs les moins bien payés ont réalisé une meilleure maîtrise des charges et gomment une partie de l’écart de prix du lait. D’un écart de prix initial de 44 € l’écart de marge n’est plus que de 15 €. Cette baisse de charges s’accompagne d’une productivité un peu inférieure mais qui reste gagnante. Pour preuve, l’écart de marge par vache lié au prix du lait aurait dû être de 329 €, il n’est en réalité que de 164 €. Ce gain à l’échelle des 87 vaches de moyenne de ces élevages représente 14 400 €.  

 

Ne pas attendre d’être sous pression économique

pour mobiliser tous les leviers permettant d’avoir la meilleure efficacité économique.

Travailler la qualité des fourrages, rester vigilant sur l’efficacité des concentrés, remettre en question les compléments et additifs qui n’ont pas de réponses économiques, acheter des aliments avec des prix cohérents avec le cours des matières premières, être attentif au bien-être et au confort des vaches. Tous ces points doivent rester au cœur du pilotage de vos ateliers quel que soit le prix du lait. Les conseillers de la Chambre d’Agriculture et d’ACSEL sont présents sur le terrain pour vous aider à trouver les bonnes stratégies pour bénéficier au maximum d’une période un peu plus favorable.

 

Laurent LEFEVRE

Conseiller d’entreprise

06 75 45 95 40

llefevre@sl.chambagri.fr

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