Bien les alimenter pour assurer une bonne croissance et des performances futures

Un bon élevage des chevrettes de renouvellement est l’une des clefs de la réussite économique d’un troupeau. Un suivi de la croissance des chevrettes est primordial. La pesée des chevrettes est le principal indicateur de suivi.

 

 


Des poids de naissances suffisants pour partir sur de bonnes bases

La réussite de l’élevage des chevrettes commence par un effort spécifique sur la préparation des mères au niveau alimentaire, afin d’assurer des poids de portée corrects. L’objectif à la naissance est de 4 kg minimum pour des portées simples ou 3 kg pour des portées multiples ou de mises-bas de chevrettes. En dessous de ces poids, les chevrettes ne devraient pas être conservées pour le renouvellement, d’où l’importance de peser les chevrettes à la naissance.


Les deux premiers mois : la croissance avant tout

Dans les 6 premières heures de vie, un colostrum de qualité doit être distribué à hauteur d’environ 10 % du poids de naissance.
De la naissance à 2 mois, l’objectif de croissance est de 200g de GMQ (Gain Moyen Quotidien) minimum pour envisager un sevrage à 15 kg au moins à 2 mois.
Pour cela, la quantité et la qualité du lait sont indispensables. Quelques soit la nature de l’aliment d’allaitement (poudre de lait écrémé ou lactosérum), celui-ci doit être dosé à 24 % de matières grasses minimum.
Il est important de prévoir un nombre de tétine suffisant pour éviter trop de concurrence : 1 tétine pour 15-20 chevreaux pour une louve et 1 tétine/chevreaux pour les multi biberons.
La mise à disposition dès la 2e semaine d’un fourrage de bonne qualité (appétent et favorisant la rumination) et d’un concentré (18 % MAT), est indispensable pour assurer un sevrage moins brutal. La consommation de concentré doit atteindre 200 g/j au moment du sevrage.
De même, les animaux doivent avoir accès à une eau propre dès la naissance. À ce moment clé, les chevrettes doivent ruminer et les crottes doivent être formées. La réforme est à envisager pour les animaux pesant moins de 12 kg. Le sevrage ne peut donc se faire qu’après une pesée des chevrettes.


Du sevrage au 4e mois : prise de gabarit et comportement de ruminant

Du sevrage au 4e mois, l’objectif est de 150 g/j de GMQ pour un poids moyen de 24 kg à 4 mois. Il est conseillé de faire des lots pour réduire les phénomènes de concurrence et optimiser au maximum les croissances.
Dix jours après sevrage, la consommation de foin doit être de 800 g à 1 kg. Il doit être fibreux et de très bonne qualité. À partir de 4 mois, le pâturage peut être envisagé mais uniquement sur des parcelles « propres », qui ne sont réservées qu’aux chevrettes. La consommation de concentrés doit être de 250 à 300 g/j pour atteindre 400 g à 4 mois. Le concentré doit être de 18 % à 20 % de MAT. On recherche alors le développement du gabarit tout en limitant l’engraissement des chevrettes, d’où l’importance d’une alimentation azotée suffisante.
En dessous de 19 kg de poids vif à 4 mois, le retard de croissance trop important incite à la réforme.


Du 4eau 7e mois : diversificationalimentaire et objectif reproduction

De 4 à 7 mois l’objectif est d’avoir 110 g de GMQ pour un poids de 34 kg à la saillie. On distribuera alors 400 g de concentrés. Dans le cas où ces objectifs de poids ne sont pas atteints, une augmentation jusqu’à 500 g/j de concentrés peut être envisagée. Il est possible d’intégrer le cas échéant un déshydraté pour tenter de réduire ce retard de croissance. L’ingestion de fourrage doit être maximum (>1 kg/j). Les aliments utilisés à l’âge adulte sont peu à peu être intégrés à la ration, pour faciliter les habitudes alimentaires. La mise à la reproduction des femelles en dessous de 25 kg à 7 mois est vivement déconseillée.


De la saillie à la mise-bas : assurer croissance et gestation

Enfin, de la saillie à la mise-bas, on distribuera 500 à 600 g de concentrés par jour et on favorisera au maximum l’ingestion de fourrages. Attention aux apports azotés qui doivent être raisonnés pour éviter des poids des portées trop importants et donc des difficultés à la mise bas.

Florine Woehl, Ardèche Conseil Elevage
 

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