Troupeau, surfaces, administratif, stratégie de développement… Le métier d’éleveur nécessite des compétences élargies et de la réactivité. C’est motivant, mais il faut garder le contrôle.

Jean-Julien Deygas – Président Haute-Loire Conseil Elevage

Aujourd’hui le bien-être animal est le sujet de toutes les attentions, mobilisant au quotidien nos concitoyens, accaparant souvent la communication dans les médias. En revanche les conditions de travail de l’éleveur semblent souvent être reléguées au second plan quand on aborde le sujet de l’élevage. 

Bien entendu le bien-être animal est depuis toujours au cœur de notre métier, il doit y rester. L’optimisation des performances de nos animaux ne peut s’envisager que si elle respecte des conditions de bien-être sans cesse maximisées.

Sans éleveur pas d’animaux et vice-versa

Il faut oser le dire, même si le sujet est un peu tabou, les effectifs sont en chute libre en nombre d’éleveurs et en nombre de vaches laitières. Le développement de l’automatisation et de la robotisation ne répondra pas à toutes les exigences, la production laitière a besoin de bras ! Pour cela la filière laitière devra s’appuyer sur des éleveurs bien dans leurs têtes et dans leurs bottes.

Faire vivre la passion du métier

Le degré de satisfaction ressenti au travail est propre à chacun et le plaisir qu’on prend à travailler provient de sources très différentes d’une personne à l’autre, néanmoins il y a des fondamentaux qu’on ne peut occulter. L’éleveur est un chef d’entreprise, à ce titre il ne travaille que peu avec sa montre… Si la passion du métier est là les heures passées au travail son plus faciles. La contrepartie de cette implication doit se retrouver dans une rémunération digne et suffisante du travail en premier lieu mais également de la prise de risque.

Préserver sa vie de famille

Dans notre métier, même si les formes d’exploitation sociétaires sont de plus en plus nombreuses, le lien entre l’exploitation et la famille reste très fort. L’environnement familial joue un rôle prépondérant, dans le bien-être de l’éleveur au travail. L’avenir de la production laitière passe par la recherche permanente de ce bon compromis où l’animal, l’éleveur et son environnement ont un destin lié.

Je souhaite qu’à travers  la lecture des différents sujets de ce Lait’go, comme dans chaque numéro que nous vous proposons, vous trouviez des éléments qui nourrissent votre passion. Le rôle de nos Conseil Elevage est de vous apporter de l’énergie, c’est l’énergie accumulée qui nous permet de faire ce si beau métier qui personnellement me passionne. Bonne lecture à tous.

Propos recueillis par Patrice MOUNIER – Haute-Loire Conseil Elevage

Gaec du Bois des Roches  - Basile VERICEL – La Chapelle-sur-Coise (69)

« La passion des vaches, un moteur au quotidien. »

Pourquoi avez-vous choisi le métier d’éleveur ?

J’ai toujours voulu faire ce métier. La poursuite de la ferme familiale est une raison mais c’est surtout la diversité des tâches qu’on réalise au quotidien qui me plait. Pour être bon éleveur il faut avoir un bon niveau technique, se remettre en question, c’est un travail motivant, un défit permanent que j’aime relever. Il y a sur la ferme des lignées de vaches que mon grand-père a démarrées en 1960, poursuivre ce travail de sélection m’a également motivé.

Qu’est ce qui vous rend fier de votre métier ?

Je suis responsable de mes animaux, de leur santé et de leurs performances. Avoir des vaches qui vieillissent et produisent bien c’est le résultat d’un bon travail. Les animaux ne mentent pas, si on sait leur créer un environnement idéal ils  nous le rendent bien. Ils dépendent de nous et nous dépendons d’eux.

Comment organisez-vous le travail au quotidien ?

Nous essayons d’être efficaces dans le travail d’astreinte, deux heures de traite par jour et deux heures pour alimenter le troupeau. On se laisse du temps pour le suivi du troupeau, le travail dans les champs et bien sur pour la gestion de l’exploitation.

 Propos recueillis par Pascal VENET, Rhône Conseil Elevage