Autonomie protéique en élevage : l’agronomie au service de votre rentabilité ?

La priorité de la société est de nourrir les populations : quand la nourriture manque c’est le début des émeutes urbaines. 80 % des gens sont citadins et n’ont pas le sens de la culture rurale, ils idéalisent le modèle de production agricole. La politique agricole est faite par des citadins qui appliquent leur modèle idéalisé au monde agricole.

La demande des consommateurs c’est de l’eau propre, le bien être animal, des produits qualité, pas de Gaz à Effet de Serre (GES), la biodiversité…Pour répondre à ces attentes les agriculteurs doivent produire plus, des produits de qualité, qui améliorent la santé en préservant les ressources naturelles.

 

De l’économie régulée à l’économie dérégulée

De 1960 à 2015 nous étions dans un modèle d’économie régulée. A partir de 2015 passage à la mondialisation des prix à la production. Aujourd’hui  le modèle n’est pas prêt à entrer dans un marché mondial ce qui entraine les crises agricoles.

 

 

 

 

 

 

 

Nous assistons à  la mise en place de deux marchés : un marché intérieur et un marché mondial. Dans une économie dérégulée il faut adapter l’outil de production : au marché mondial, à la protection de l’environnement, à l’augmentation de la production. Pour entrer dans le marché mondial il faut baisser les coûts de production : par intégration des processus écologiques, des économies d’énergie, par l’autonomie des systèmes de production.

 

 

Pour construire une méthode d’amélioration continue on doit se remettre en question en permanence.  On peut utiliser une méthode qui s’appelle la roue de DEMING qui s’articule  en 4 étapes: PDAC =  Planifier / Faire / Vérifier / Réagir.

 

 

 

 

Production végétale : « Avec rien, je sais tout faire. »

La plante est une usine à gaz  elle utilise le gaz carbonique de l’atmosphère. Il  y a deux conditions pour avoir une production végétale abondante et durable : une terre fertile et du matériel adapté. Le matériel c’est tout d’abord le végétal : mettre un végétal adapté à son milieu. Il faut un végétal qui capte tout ce dont il a besoin et ne laisse rien passer dans le milieu. Pour que la plante fonctionne bien il faut qu’elle soit en bonne santé, il faut utiliser les moyens nécessaires pour la protéger. Aujourd’hui on peut avoir recours à la chimie, en 2050 nous ne pourront plus utiliser les moyens de lutte chimiques.

Il n’y a pas de stabilité où il y a de la biologie «  Ce n’est pas le plus riche ou le plus fort qui gagne, c’est celui qui s’adapte le plus vite. »

Le sol est l’outil de recyclage parfait. Il faut copier cet écosystème dans la production agricole. Il faut laisser les pailles sur le sol pour l’accès au vers de terre. Ils permettent l’incorporation de l’azote dans le carbone par un phénomène biologique. Plus je nourris le sol avec de la paille plus je vais produire de l’azote et améliorer la fertilité de ce sol.

Les engrais organiques n’augmentent pas fertilité du sol, ils jouent simplement un rôle d’apport d’éléments nutritifs. Les engrais accélèrent la dégradation de l’humus. Plus je fertilise plus je dois ramener de la paille pour maintenir le fonctionnement biologique de mon sol.

 

 

 

 

 

 

Un sol structuré ne se dissout pas dans l’eau, il libère ses éléments lentement en évitant le lessivage.

De 1982 à 1992 400.000 ha de prairie sont retournés au profit du maïs et des céréales, c’est une énorme dégradation de la structure des sols et de la qualité de l’eau.

Le soja c’est le dérobé de nos concurrents, il faut produire la protéine par les fourrages. Il faut rechercher la productivité de l’herbe par tous les moyens : fertilisation, sur-semis, dérobés…

 

 

 

 

 

 

 

 

La priorité c’est de nourrir la vache et le sol, il faut qu’il y ait des restitutions au sol.

 Il faut nourrir le sol avec une ration équilibrée = carbone à l’automne (paille+racines), azote et sucre solubles au printemps (légumineuses…). Le modèle animal doit s’adapter au modèle fourrager.

Ration conventionnelle pour des vaches laitières = 75% Maïs ensilage + 20 % correcteur azoté + 5% fibres

Passage à une ration autonome :

Passage du maïs ensilage au grain.

Autre possibilité  = 60 % herbe(MAT) + 30 % UFL (maïs grain) + 10% fibres

Autre possibilité  = 70 % herbe(MAT) + 30 % UFL (maïs grain) + 1 kg de correcteur azoté= 10.000 litres de lait

Pas de ration autonome sans fourrage de qualité, l’autonomie alimentaire ne peut s’obtenir qu’en faisant ingérer du fourrage. On peut se fixer l’objectif de produire 8500 litres sans tourteau.

 

Patrice MOUNIER - Haute-Loire Conseil Elevage

 

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