Autonomie alimentaire et vaches à haute valeur ajoutée

Franck Barra à Béréziat (01)

« J’implante du sorgho bmr depuis 5 ans. J’utilise différentes variétés. J’ai réduit les densités de semis recommandées. A 250 ou 300 000 pieds par ha, les sorghos montent pour rechercher la lumière, et finissent par verser. Cette année, j’ai semé à 180 000 pieds. Et l’année prochaine, je ferai un essai à 150 000. Avant le sorgho, j’ai implanté un mélange de féverole et pois pour augmenter la productivité de la parcelle. La féverole est excellente pour la structure du sol en semis direct.

Mon objectif est de remplacer le maïs plante entière par de l’épi. Le mélange féverole - pois me permettra d’amener de la protéine dans la ration.  Je distribuerai ce fourrage pendant le creux d’automne, pour améliorer la régularité de la production.

Mon objectif n’est pas d’avoir des vaches hautes productrices, mais d'avoir des vaches à haute valeur ajoutée. Je souhaite une ration de base bien valorisée qui me permette de produire du lait de qualité. Je livre à la laiterie d’Etrez et la qualité du lait y est bien valorisée. Ce mois-ci, avec un lait en A, 37g/kg de TP et 45g/kg de TB, j’ai gagné 90€/1000 litres de prime qualité.

J’optimise le pâturage, en adaptant la ration à l'auge selon l'herbe disponible. Cela me permet de diminuer mon coût alimentaire de manière significative en période de pâturage en passant sous les 100€ par tonne de lait de coût de ration. »

 

 

L’avis de Vincent Mamet, conseiller d’élevage

« L’association sorgho-maïs permet d’obtenir une ration très énergétique sans trop d’amidon. Le maïs, culture facile à conduire en Bresse, apporte l’énergie sous forme d’amidon avec les grains alors que le sorgho est riche en énergie non pas grâce à ses grains, mais à la plante entière. Les grains de sorgho, trop petits pour être éclatés par l’ensileuse, sont en effet peu valorisés. La plante est très riche en sucres et ce sont ces derniers qui apportent l’énergie. Grâce à cette complémentarité amidon-sucres, la valorisation énergétique de la ration est excellente et assure des taux élevés, correspondant aux souhaits de l’éleveur et de sa laiterie.

Avec 240€ par tonne de lait, Franck Barra a une marge alimentaire parmi les plus hautes du groupe de Bresse de l’Ain auquel il appartient. Si le niveau de production du troupeau est dans la moyenne, le coût de ration est maitrisé et la qualité du lait est au rendez-vous, procurant 30€ supplémentaires sur le prix du lait. Son coût de ration est de 10€ par tonne moins cher que le groupe, grâce à une meilleure valorisation de la ration de base : la quantité de concentré nécessaire pour produire un litre de lait n’est que de 150g.

Lors des visites d’appui technique, nous travaillons beaucoup sur la ration à travers deux aspects. Le premier est l’aspect technique avec le respect des équilibres énergie, azote et fibre. Le second est l'aspect économique pour produire une ration qui permette une marge brute élevée. Cela passe par un travail sur la qualité des fourrages. Nous faisons ensemble des visites de parcelles pour les dates d'ensilage et le tour de pâtures pour apprécier la quantité d'herbe disponible et la qualité de la flore. »

 

Le gaec Béreyziat ouvre ses portes le 24 mars :

 

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