Apporter des céréales fermières au robot de traite

Plusieurs produits peuvent être utilisés afin d’alimenter les vaches avec le DAC du robot : Tourteaux, VL, Corn Gluten Feed … Nous trouvons également les céréales fermières.

Au sein du contexte actuel, l’utilisation des céréales fermières peut être une bonne alternative pour les éleveurs qui sont producteurs. Le prix de vente des céréales est faible actuellement, son utilisation dans les rations est économique pour ne pas avoir un coût de concentrés qui s’enflamme.

 

 

Intérêt et limites de la céréale dans les DAC de robot

Il faut maitriser les quantités distribuées. En effet, si la céréale  assure une bonne valeur énergétique (UFL), son taux d’amidon est limitant  vis-à-vis des risques acidogènes. Grâce au DAC, il y a une fragmentation des apports. Malgré cela, il est nécessaire de ne pas excéder les 4 kg par vache et par jour surtout avec des rations riches en ensilage de maïs. Cette précaution  sur le paramètre sanitaire de la ration assure la santé des animaux et donc de la production.

 Il faut aussi faire attention à la granulation et à la texture des aliments afin de ne pas être embêté avec la descente dans les vis. Il est par exemple conseillé d’introduire un peu de céréales à paille si on utilise du maïs grain pour que le produit descende correctement et sans encombre. Cela nous permet également de diversifier les sources énergétiques de la ration.

 

Calibrage des quantités d’aliments

De grandes différences peuvent exister en termes de densité alimentaire en fonction du type d’aliment mais aussi de la distribution de ces aliments. Il est primordial de calibrer la quantité de concentrés distribués au minimum derrière chaque livraison. Si les livraisons sont espacées, il est même conseillé de vérifier un fois par mois que la distribution corresponde correctement. En effet, selon le type de produit, la densité est différente et nous pouvons donc sur alimenter ou sous alimenter les vaches. Cela peut très vite engendrer des problèmes métaboliques sur les animaux et donc pénaliser la production de lait. Mais nous pouvons également avoir une répercussion économique sur l’élevage. Malgré le calibrage, il est important de surveiller le stock d’aliment à l’intérieur des silos en ayant un ordre d’idée du nombre de jours de stock (si 100 VL à 2kg/j et livraison de 6T, stock pour un mois).

 

Meilleure adaptation aux besoins des VL

En séparant céréales et tourteau, il est plus facile d’apporter les bonnes quantités d’aliment en fonction des besoins des vaches laitières. En effet, lorsque nous avons des animaux en début de lactation, l’apport en azote doit être plus élevé. Nous pouvons également apporter un peu mieux d’énergie lors de la mise à la reproduction. Puis en fin de lactation, les besoins étant moindres, nous pouvons donc réduire la valeur de la VL fermière. Ainsi, il est plus simple de gérer la valeur alimentaire de la complémentation (VL 18, VL 24 …) pour ne pas avoir trop de gaspillage sur les fins de lactation (si utilisation VL 24) ou avoir besoin de donner une forte quantité de concentrés sur les débuts de lactation (si utilisation VL 18).

 

Exemple concret d'un élevage

Voici un élevage qui est passé à 100% matières premières azotées depuis juin 2016, et avec de la céréales à la place de la VL depuis mars 2016.

Les résultats de production n’ont pas bougé, le cout de la ration a baissé de presque 1€/VL (0,87€). Pour 100 VL, c’est donc 87€ d’économie par jour, soit 2610 € sur un mois sans baisse de lait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le graphique ci-contre, nous voyons la baisse significative des grammes de concentrés par kilo de lait produit. En décembre 2015, 245gr/1000 litres et en avril 2016, 163 gr/1000 litres. Ainsi, le coût de la ration passe d’environ 125€/1000 L à 100€/1000 L.

 

 

 

 

 

 

Avec le graphique suivant, nous constatons que la baisse du coût de la ration est du au fait que malgré le passage de la VL commerciale à la VL fermière, les vaches ont peu bougé en production et en qualité du lait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laurine Desmaris, Rhône Conseil Elevage, pour le groupe robot de la Fidocl

 

Tags: