Alimentation hivernale des laitières, une démarche cohérente

Produire en fonction de ses objectifs avec les bonnes solutions. Le contexte récent nous dicte de garder la tête sur les épaules dans les choix à faire pour la ration des vaches laitières cet hiver.


Le climat de ce printemps a affecté la qualité des fourrages, des analyses seront nécessaires

Des fourrages de qualité sont synonymes de bonne production. La récolte de l’herbe sous ses différentes formes (ensilage/enrubannage/foin) a été très perturbée par le climat pluvieux et froid de ce printemps. Les premiers résultats sont hétérogènes en terme de valeurs nutritives mais aussi d’appétence et de conservation. Les conséquences se feront sentir sur le niveau d’ingestion des animaux. Une analyse de l’herbe est donc indispensable pour évaluer ses réelles caractéristiques. De même, les conditions de réalisation des semis de maïs n’ont jamais été aussi compliquées, d’où des interrogations sur le rendement, le rapport tige/grain, la maturité… une analyse sera là aussi incontournable. Avec des fourrages de qualité médiocre cette année, la nature des achats de complément sera primordiale.


Savoir bien acheter, une nécessité

Pour l’apport d’énergie, l’utilisation des céréales doit être à son juste niveau, assez pour corriger la faible valeur des fourrages et pas trop pour éviter l’acidose. Dans les achats, 3 matières premières dominent : le corn gluten feed « une vache laitière idéale », le maïs grain « l’amidon protégé » et la pulpe de betterave déshydratée « l’aliment sécurité ».
Pour les correcteurs azotés, les deux piliers sont le tourteau de soja et le tourteau de colza. Les cotations fluctuent à des niveaux élevés, ce qui influence la composition et la valeur des concentrés du commerce. Un temps de réflexion et un appui de votre conseiller sont indispensables pour faire le bon choix.
Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage



« GAEC des Cerisiers, Ancy (69) 


En alimentation, s’appuyer sur les fondamentaux

Le Gaec des Cerisiers est un Gaec familial, constitué des parents et de 2 fils. Ils exploitent un troupeau de 70 Holstein avec une production moyenne de 8 000 kg. Une de leurs  priorités est de produire en raisonnant les coûts.


Connaître la valeur des fourrages, une nécessité car 2013 est un cru aléatoire

Pour eux, la connaissance de la valeur des fourrages est une priorité. Chaque année, les 2 silos, maïs et herbe, sont analysés. 22 ha d’herbe sont ensilés avec pour moitié des ray grass d’Italie et l’autre moitié des prairies naturelles. Le silo est confectionné en deux couches pour avoir un ensilage homogène sur l’hiver. Le mois de mai 2013 a amené son lot d’incertitude : le pré fanage s’est bien passé mais la date de récolte a été plus tardive. A l’ouverture du silo, une analyse sera réalisée pour connaître la valeur énergétique et adapter le niveau de fibres dans la ration. A la récolte des premiers hectares de maïs, une analyse sera réalisée en vert pour estimer le potentiel de la ration et une deuxième analyse est envisagée en cours d’hiver sur les hectares ensilés plus tardivement.
Chaque année, des adaptations sont réalisées au niveau de la ration mélangée semi-complète, avec pour objectif de profiter au maximum des fourrages récoltés. Les associés affirment : « C’est là que tout le travail de partenariat avec notre conseiller prend du sens ».


Utilisation de matières premières et stockage

Une autre démarche des exploitants est de travailler avec des matières premières. Aujourd’hui, le GAEC est autonome pour stocker les céréales produites, le corn gluten et le tourteau de soja en 25 tonnes. « Depuis les augmentations des  cours en 2012, il est plus difficile de choisir le bon moment pour contractualiser et souvent, un coup de téléphone à notre conseiller permet de valider la décision ». Tourteau de soja et tourteau de colza alternent dans la ration, le corn gluten est utilisé pour monter le niveau de la ration.


Des vaches en forme

La gestion par lots des vaches taries, avec préparation au vêlage, nous a permis d’avoir des animaux plus dynamiques sur les débuts de lactation et des veaux en meilleure santé. »



Propos recueillis par Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage

 

 

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