Alimentation et Appellations d’origine protégée

L’exemple du saint–nectaire : un challenge pour les 10 prochaines années

Une alimentation maîtrisée, le début de la réussite d’un bon saint-nectaire.

Les conditions édictées impliquent le plus souvent une remise en cause de la conduite des surfaces et des pratiques d’alimentation. La limitation des quantités de concentré et l’obligation d’utiliser des fourrages produits sur la zone amènent à travailler la valorisation des fourrages.

Produire les fourrages sur la zone

Cela passe en premier lieu par la maîtrise et la valorisation du pâturage, notamment au printemps, pour libérer éventuellement des surfaces de fauche et réduire la consommation de concentré. Il est également impératif de réaliser une part des récoltes en fauche précoce, afin d’assurer l’autonomie fourragère (impact sur la deuxième coupe). Les pratiques de fertilisation doivent aussi être optimisées.

Valoriser les fourrages

La consommation de fourrages plus secs entraîne une consommation d’eau supérieure, le débit des abreuvoirs est à vérifier. L’objectif est de récolter des foins entre 9 et 12 % de Matières Azotés Totales (MAT), afin d’obtenir une bonne valeur alimentaire et une bonne digestibilité et éviter ainsi les troubles digestifs dus aux excès de concentrés en début de lactation.

Philippe Andraud, Contrôle Laitier du Puy-de-Dôme

Suite au décret du 30 mars 2007, le cahier des charges établit les règles de production suivantes en matière d’alimentation des vaches laitières:

•90 % de prairies permanentes

•Pâturage minimum : 140 jours/an

•La ration de base hivernale doit être composée uniquement d’herbe issue de la zone et doit comporter au moins 5O % de fourrage sec, et, à échéance 2020, 100%

•La ration complémentaire, non OGM et sans urée, doit être inférieure à 30 % de la ration totale annuelle (en MS)

Voir le règlement technique d'application du décret.

Le site du Saint Nectaire

 

<< Gaec du Pillet, Compains (63)

Des fourrages de qualité adaptés au cahier des charges.

Une remise en question bien pensée

Il y cinq ans, nous achetions une part importante du fourrage distribué aux vaches laitières (environ 50 t). Afin de poursuivre la valorisation de notre production fermière AOC, notre objectif était de devenir autonome : nos achats se sont réduits d’année en année, pour arriver en 2009 à produire suffisamment de fourrage.

Une utilisation différente des surfaces pour assurer un meilleur équilibre fauche/pâture.

Seulement 37 % des 129 ha de prairies naturelles étaient fauchés et les pâtures vaches (« montagnes ») étaient trop importantes. En cloisonnant davantage les pâtures (nous sommes passés de 4 grandes parcelles à 9) et en tournant plus vite, nous avons amélioré la conduite du pâturage, ce qui nous permet de dégager des surfaces pour la fauche. Nous fauchons désormais des parcelles qui ne l’avaient jamais été auparavant.

Une conduite adaptée des surfaces

Nous avons également modifié l’entretien de nos prairies. Nous réalisons un broyage des pâtures à l’automne, ce qui favorise le démarrage au printemps, et les apports de fumier sont mieux répartis. La fertilisation, notamment azotée, est apportée pour la première et la seconde coupe à raison de 30 unités à chaque fois, ce qui nous permet de faucher plus tôt la première coupe et, au final, de récolter 20 % de regain supplémentaire. Nos prochaines améliorations porteront sur les sols avec le chaulage. >>

Géraldine DUPIC , Contrôle Laitier du Puy-de-Dôme

 Cournon 2009 Spécial Nutrition

 

Tags: