Agro-écologie, une voie d'avenir

Les orientations politiques, aussi bien au niveau européen que mondial, incitent les exploitations agricoles à plus d’autonomie.

 

 

Remettre l’agronomie au cœur de nos exploitations

Le développement exponentiel de la filière bio, la réflexion sur le lait sans OGM, le lait montagne... ces signes envoyés par les consommateurs indiquent qu’ils sont de plus en plus vigilants à la manière dont les produits agricoles sont élaborés. Pour répondre à cette attente, les pratiques agronomiques s’adaptent.  Ce qui pouvait apparaitre comme une contrainte remet aujourd’hui la technique au cœur de notre métier. Couverture du sol, techniques simplifiées d’implantation, stockage du carbone sous prairies longue durée favorisent une bonne structure du sol et limitent l’érosion. L’introduction des prairies temporaires dans les rotations céréales/maïs améliore la structure des sols, les rendements des autres cultures et limite l’utilisation d’herbicides. 

Le retour en grâce de l’herbe

Depuis les premiers pas du maïs dans nos  zones de moyenne montagne dans les années 70, cette culture a connu un essor exceptionnel. Productif en rendement et riche en énergie il est devenu pour beaucoup d’éleveurs laitiers le fourrage indispensable pour produire du lait. Pourtant nous redécouvrons aujourd’hui les vertus de l’herbe et sa part dans les systèmes fourragers repart à la hausse. Avec une large gamme d’espèces et de variétés, les prairies s’adaptent à toutes les zones et à tous les types de récolte. On peut mettre en avant les deux atouts principaux de l’herbe, son image auprès des consommateurs et un équilibre azote/énergie idéal pour produire du lait. Pâturée, ensilée, enrubannée ou fanée l’herbe est un fourrage  de qualité à condition de savoir l’exploiter.     

Méteils protéiques et légumineuses : l’azote local

Aides aux légumineuses, SIE, MAEC, CIPAN… au-delà des incitations financières, ces cultures apportent une réelle plus-value aux assolements.  La culture des méteils n’est pas une révolution mais on retrouve aujourd’hui l’intérêt pour des cultures qui avaient perdu leur charme à la grande époque du maïs/soja. Introduit dans les rations à la place d’une partie du maïs, un méteil protéique récolté précocement (4/6T de MS) limitera la dépendance au soja. Les légumineuses limitent les achats d’engrais azotés et de tourteaux, elles constituent également une excellente tête de rotation. Echanger, expérimenter, oser : les clés de la dynamique.

 

Patrice MOUNIER, Haute-Loire Conseil Elevage

 

 

« Denis GUERIN, Président Puy-De-Dôme Conseil Elevage

« Les années passent mais les enjeux sont toujours les mêmes sur nos exploitations : produire en gardant une bonne efficacité économique sur un système vivable pour nous et tout cela dans le respect de l’environnement. Ce n’est pas une nouveauté, et malgré certaines dérives, nous avons toujours su le faire. »

Etre fiers de nos bonnes pratiques

Le lien producteur/consommateur s’est réduit à peau de chagrin. Portés par certains médias, des associations utilisent quelques images à sensation pour nous discréditer ! Aussi, il est nécessaire de rappeler nos bonnes pratiques aux consommateurs qui s’interrogent. Sachons communiquer, avec les outils de demain, pour expliquer notre métier. Mêlant économie et environnement, le diagnostic CAP2ER est un outil intéressant. Il permet, par une analyse de l’ensemble des ateliers d’une exploitation, de connaître son empreinte écologique c’est-à-dire son « impact carbone ». C’est un critère qui peut nous servir à communiquer auprès du grand public. La collaboration de l’ensemble des acteurs de la filière permettra  d’utiliser l’empreinte carbone comme un moyen de promotion de nos produits.

La force de nos exploitations : un système fourrager diversifié

Les stratégies fourragères sont multiples : herbe, pâturage, maïs, cultures de luzerne ou méteil protéique … Chaque système a des intérêts et des inconvénients. Il est d’ailleurs assez rare de n’être que sur un système fourrager mais plutôt de compiler sur nos exploitations un large panel de cultures : à chacun de l’élaborer en fonction de ses objectifs et son contexte pédoclimatique.  Nos conseillers sont présents pour vous guider dans vos choix.  La réussite dépend de la cohérence de vos choix dans ce contexte de crise qui n’en fini plus !

Enfin souhaitons que l’évolution de notre paysage politique français nous apporte des solutions efficaces mais ne rêvons pas trop. Pour la petite histoire, le hasard d’un vide grenier m’a récemment porté sur un article sur les choix et conséquences de l’Europe sur notre agriculture, article d’une quarantaine d’année. On pourrait quasiment le reprendre à l’identique aujourd’hui !

Alors oui, ce sont bien vos choix, éclairés par vos conseillers d’élevage, qui vous projetterons le monde de demain ! »

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