Un ensilage d’herbe connu et compris pour anticiper l’hiver. La trilogie : MS, UFL et rendement doit guider votre choix dans l’ensilage d’herbe recherché. Aujourd’hui, la récolte doit être analysée et cubée pour préparer la ration hivernale voire estivale. L’objectif de l’article est de situer l’ensilage dans le tableau ci-dessous. Trois grandes typologies se dégagent.
La stratégie : production par vache élevée
La valeur nutritive en UFL guide la date de fauche, les 0,9 UFL sont un objectif. Ils se traduisent par une cellulose brute faible ( < à 220 g/kg MS) confortée par une valeur NDF basse ( < 450 g/kg MS) et une teneur élevée en sucres solubles ( > 150 g / kg MS). Cela confère une digestibilité élevée qui permet dans la panse une transformation rapide de l’ingéré en énergie, vecteur de production. Les garde-fous sont d’abord un taux de MS au minimum de 25% et un rendement suffisant pour assurer au moins 3 kg de MS/vache/jour durant les 200 jours d’hiver.
La stratégie : faire du stock
Pour garantir un bilan fourrager positif, le rendement de la première coupe doit se situer vers 5 tonnes de MS / ha. La fauche se fait au stade début épiaison, la biomasse augmente à l’hectare avec un rapport tiges/feuilles important. La conservation devient un vrai challenge, autour de 30 % de MS elle est facile, sinon l’utilisation d’un conservateur est souhaitée. Le niveau de production attendue par vache se situera entre 6000 et 7000 kg en fonction de l’apport d’énergie, notamment par les céréales à paille. Ce fourrage est adapté aux génisses.
La stratégie : confort
Trois chiffres repères traduisent cette zone : 35 % de MS, 4 TMS/Ha et 0,85 UFL/kg MS. Cette situation est idéale pour maintenir des vaches en forme et une production soutenue entre 8000 et 9000 kg. 5 kg de MS/vache /jour peuvent être intégrés dans la ration. En résumé, prenez le temps de situer votre récolte 2015 pour établir votre ration hivernale et votre stratégie 2016.
Fredéric PADET, Loire Conseil Elevage.
« Christian PLASSE, Conseiller Nutrition à Rhône Conseil Elevage
Pourquoi l’ensilage d’herbe est-t-il un élément important de la ration ?
Des faiblesses rédhibitoires
Avril et mai sont deux mois qui exercent un stress énorme sur les éleveurs. Un ensilage d’herbe avec une valeur nutritive faible malgré un rendement élevé et un taux de MS faible engendrant une conservation aléatoire est synonyme d’un hiver catastrophe. L’utilisation d’un conservateur acide est conseillée. Ajuster une ration performante sera difficile même si quelques solutions sont envisageables pour trouver un compromis entre production modérée et santé.
Des vertus indéniables
Un ensilage d’herbe de qualité met en valeur, notamment, tout le potentiel de l’ensilage de maïs ou de l’épi de maïs. L’ensilage de maïs, c’est l’énergie amidon alors que l’ensilage d’herbe c’est l’énergie cellulose. L’ensilage de maïs a une granulométrie fine, l’ensilage d’herbe remet du volume à la ration et au contenu ruminal. On peut alors limiter la fibre pour stimuler l’ingestion. De plus, un taux de MS entre 35 et 40% de l’ensilage d’herbe permet une ration aérée avec un taux de MS optimal. L’ensilage de maïs est pauvre en azote, l’ensilage d’herbe en sera le premier vecteur si son niveau dépasse les 16% de protéines brutes.
Des normes nutritionnelles faciles à respecter
L’introduction d’un pourcentage suffisant d’ensilage d’herbe garantit un rumen avec un profil chimique équilibré et une composante mécanique respectée. Il sera facile de composer une ration énergétique avec une valeur UFL supérieure à 0,90UFL et surtout un taux d’amidon inférieur à 22%. Le niveau NDF, qui traduit également le fonctionnement chimique de la ration, doit être compris entre 28 et 32%.
Propos recueilli par Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage.