Vaches nourrices : un exemple réussi dans le Cantal

Lors de la création du GAEC, Philippe VENZAC et David AYMARD, éleveurs en production AB, ont décidé  de tester l’élevage des génisses sous les vaches nourrices.

 

 

De très bonnes croissances

Durant ces deux années, deux lots ont été conduits en parallèle : 37 génisses élevées sous des vaches nourrices et 11 génisses élevées au biberon. Les génisses sous les nourrices  ont d’abord été élevées sous leurs mères (au maximum 10 jours) avant d’être mises avec les vaches nourrices jusqu’au sevrage à 6 mois. Les génisses élevées au biberon  ont suivi le schéma classique d’allaitement et ont été sevrées plus tôt, en moyenne à 4 mois. Ces dernières reçoivent du foin et un peu de méteil alors que les génisses sous les nourrices, si elles sont nées à l‘automne ne reçoivent pas de farine avant l’automne suivant car elles partent à la pâture avec le troupeau. Chaque génisse a été mesurée à différents stades de sa croissance par un conseiller de Cantal Conseil Elevage.

A 6 mois, les génisses élevées sous les vaches nourrices ont un tour de poitrine supérieur à celles élevées au biberon. Leur format est aussi supérieur aux objectifs de la race (Brunes et Prim’Holstein) Elles gardent cette avance à 12 mois et jusqu’à l’IA, ce qui explique pourquoi les génisses sous les nourrices ont été inséminées plus tôt.

 

« GAEC du Quart d'Heure, Puycapel (15)

Une économie de temps et d’argent

David AYMARD et Philippe VENZAC, conduisent un troupeau de 60 vaches laitières de race Prim’Holstein et Brune, à 5997kg de lait en production AB, 39.9 g/kg de TB, 30.8 g/kg de TP. Les éleveurs sont passionnés de génétique et de concours en Prim Holstein et Brune, dernier résultat en date : Grande Championne en PH au concours de Lozère.

 

Pour quelles raisons avez vous élevé vos premières génisses sous des vaches nourrices ?

Le fait de ne plus avoir à allaiter les veaux matin et soir au biberon nous a fait gagner du temps. De plus nous n’avons plus besoin de soulever les pots et de devoir réchauffer du lait. Zéro entretien de nurserie ! Nous avons fait ce choix également pour des raisons financières, car nous n’avons pas eu à investir dans une nurserie. De plus, nous économisons une certaine quantité de concentré grâce à une valorisation supérieure du pâturage. C’est en cohérence avec notre système basé sur l’autonomie et l’optimisation de la quantité de concentré par vache (500kg/VL/an).

 

Pour vous quels sont les avantages ?

D’un point de vue morphologique, nous voyons une différence de développement entre les deux lots de génisses. Nous avons inséminé les génisses sous les nourrices à 14 mois en moyenne. Les premières génisses vont vêler au mois de juin 2019. De plus, les génisses sortant avec les mères sont beaucoup mieux habituées à la mise à la pâture. Nous avions des craintes que les génisses se tètent entre elles mais nous n’avons pas eu ce genre de problèmes. Nous avons également remarqué que certaines vaches à cellules reviennent saines au vêlage suivant après avoir été tétées par les veaux.

Comment choisissez-vous les vaches nourrices ?

Les vaches que nous choisissons pour nourrir les génisses sont en général des vaches pour lesquelles nous aurions écarté le lait, c'est-à-dire qui ont des cellules ou qui ont des taux bas. Nous ne faisons pas particulièrement de sélection sur le tempérament des vaches mais nous devrions y faire plus attention à l’avenir.

 

Elisabeth BONNAL, Cantal Conseil Elevage

 

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