Utiliser des conservateurs pour optimiser la qualité de l’ensilage d’herbe

Dans nos régions, l’ensilage d’herbe constitue tout ou partie de la ration dans un certain nombre de systèmes d’alimentation. Ainsi il convient de réussir du mieux possible la confection du silo pour atteindre les objectifs zootechniques dans les meilleures conditions et aux meilleurs coûts. Cela passe par la préservation de la valeur énergétique et azotée de l’ensilage d’herbe, indispensable pour assurer les performances de production et de reproduction.

Dans cette optique, l’utilisation de conservateurs permet souvent de tendre vers un objectif de qualité et de diminuer les pertes au silo. Mais il est aussi impératif d’avoir un débit de chantier adapté et de respecter certaines règles de récoltes, notamment  le tassage régulier du silo.

 

 

Bien réussi, l’ensilage d’herbe est un atout pour la ration

Allié à un préfanage jusqu’à un optimum de 30 % de matière sèche et 35 % pour les ensilages avec légumineuses, l’emploi d’un conservateur à la dose homologuée permet de préserver la valeur azotée du fourrage. Toutefois, ce préfanage ne doit pas être excessif afin d’éviter de voir la valeur énergétique pénalisée, en effet la durée du séjour  réduit cette dernière.

Enfin, une bonne qualité de récolte doit permettre de trouver un fourrage avec un brin coupé net de 7-8 cm de long, préservant la qualité de la fibre, doublé si le stade de récolte est respecté d’une bonne teneur en calcium et potassium. Ces qualités conférant ainsi à l’ensilage

un pouvoir tampon idéal pour sécuriser la ration.

Même dans les systèmes adaptés au maïs, l’ensilage d’herbe est une bonne alternative pour améliorer la qualité sanitaire de la ration et limiter ainsi une trop forte proportion d’amidon pénalisant l’efficacité de la ration et augmentant les risques d’acidose tout en renforçant l’autonomie en protéines.

 

 

L’utilisation d’un conservateur est bonifiée pas la maitrise de la chaine de récolte

 

 

 

 

 

 

Les principales règles à respecter pour l’obtention d’un ensilage d’herbe de qualité sont les suivantes

 

  • Récolter au bon stade : avant épiaison pour les graminées et pour les luzernes au stade bourgeonnement début floraison.
  • Maximiser la teneur en sucre : en phase de végétation, plus l’intensité lumineuse augmente, plus la teneur en sucres solubles  augmente.

Plus la température augmente, plus on favorise la conversion des produits issus de la photosynthèse en cellulose. La valeur NDF augmente au détriment de sa valeur en sucres faisant baisser  la digestibilité du fourrage, entrainant une moins bonne valeur nutritive, encore plus marquée si l’eau disponible pour la plante vient à manquer.

Il convient également de minimiser le temps entre la fauche et la mise en silo pour éviter la consommation de sucres et donc préserver l’aptitude de la plante à l’ensilage. Ce sont les sucres qui permettent une acidification rapide qui favorise les fermentations lactiques au détriment de mauvaises fermentations.

Pour les Graminées, le maximum de sucres solubles est atteint vers midi, pour les légumineuses vers la fin de l’après-midi.

  • Travailler proprement et efficacement: éviter l’apport de terre et optimiser la hauteur de coupe à 7 cm de hauteur. Obtenir une coupe franche en brins de 7-8cm pour favoriser le tassement mais aussi pour préserver le potentiel d’ingestion du fourrage à l’auge.
  • Optimiser le taux de matière sèche vers 30% pour les graminées. Une plante trop sèche conservera trop d’oxygène dans la masse du silo et entrainera trop de dégagement de chaleur.(risque de caramélisation avec baisse de la digestibilité des protéines).

  • Réussir la confection du silo avec un tassage important pour accélérer l’acidification du fourrage et minimiser la présence d’air résiduel. C’est la capacité de tassement qui doit déterminer l’avancement du chantier et non le débit de l’ensileuse.

« On constate au cours de c’est deux trois dernières années, une dégradation de la qualité des silos due à une mise en silo mal maitrisée avec des pertes importantes et les reprises de fermentation fréquentes en cours d’hiver »

  • Fermer hermétiquement le silo en lestant parfaitement les bâches et en utilisant un sous film qui permet d’obtenir de meilleures conditions anaérobies (absence de d’air),

 

 

 

 

 

 

Les conservateurs pour garantir la qualité et la valorisation alimentaire de la ration

L’objectif est d’agir pour limiter les pertes visibles, comme les jus et les parties moisies, mais aussi les pertes invisibles, issu de la respiration et des fermentations anaérobies. L’action doit également permettre d’éviter les reprises de fermentation après l’ouverture des silos, trop fréquemment rencontrées encore.

La finalité à l’emploi d’un conservateurs reste nutritionnelle afin d’optimiser les performances animales par le gain d’ingestion et l’amélioration des valeurs alimentaires, cela  pour un investissement de 4 à 10 €/1000 litres selon les situations.

 

 

Philippe ANDRAUD, Puy de Dôme Conseil Elevage, pour le groupe alimentation FIDOCL

 

 

 

Tags: