Une vache reposée produit plus de lait

Une vache reposée et un éleveur en forme sont synonymes de  production. Comment estimer ce confort ? Confort d’ambiance et de propreté, confort de coucher, confort de mouvement, confort de travail sont à expertiser.

 

 

 

Un bâtiment pour le bien-être des animaux et le confort de travail

En entrant dans un bâtiment, une impression de bien être doit se dégager rapidement. Le bâtiment doit respirer grâce à une ventilation maîtrisée avec de l’air renouvelé sans courant d’air. Il doit  être lumineux. Sa dimension doit être adaptée  aux nombres d’animaux et les tâches quotidiennes d’entretien doivent se dérouler dans des conditions de rapidité et d’efficacité pour les reproduire facilement.  Certaines règles essentielles sont à respecter.Une place par vache est la première. Avec l’augmentation du nombre de vaches  par élevage, ce n’est plus le cas partout. On doit toujours trouver une logette par vache, une place à l’auge et une capacité d’abreuvement suffisante. Sinon, les animaux les plus faibles, génisses, les débuts de lactation et boiteuses seront soumis à la dure concurrence infligée par les plus forts. De plus, il faut appliquer quelques règles de travail préventif comme le paillage abondant des logettes et le raclage fréquent des aires d’exercices. Ceci doit permettre d’avoir des vaches propres. Une vache propre est une vache en forme.

Les sols doivent permettre aux animaux de se déplacer facilement des zones de nourriture aux zones de couchage en passant par les aires d’attente. Les aires de circulation doivent être suffisamment importantes pour établir entre les animaux des rapports sociaux maîtrisés entre les dominantes et les dominées : couloirs larges pour éviter les conflits et sols porteurs pour faciliter la fuite en sont les témoins.

 

1 heure de coucher en plus, c’est 2 litres de lait en plus

Si vous trouvez plusieurs vaches avec les mêmes traumatismes, c’est qu’il y a un défaut quelque part. Des logettes mal réglées se manifesteront par des cous pelés, bosses sur le dos, un manque de repos fatiguant les membres. Pour des jarrets abrasés,on se penchera plus sur les bétons des logettes ou un paillage insuffisant. En terme de boiteries les causes sont multiples, cela peut être les bétons des aires d’exercice de mauvaise qualité, des zones de conflit telles que des culs de sac, un raclage insuffisant, un manque de repos.

Les temps debout sont aussi à réduire notamment au moment de la traite. Les pieds d’une vache ne supportent pas d’être immobiles plus d’une heure sur l’aire d’attente. Bloquer les animaux aux cornadis doit se limiter à 30 minutes. Chronométrer chez vous le temps entre le moment où les vaches sont amenées à la traite et le moment où les dernières retourneront se coucher : 80% des animaux doivent être couchés au bout de 2 heures. Dans l’intervalle, les animaux ont été traits, ont bu et mangé et le sphincter est refermé.

Aujourd’hui, ce délai s’allonge et dépasse souvent les 3 heures.

Julien Delabre, Haute Loire Conseil Elevage

 

« Alexandre BATIA, Conseiller Nutrition Rhône Conseil Elevage (69)

Un regard animalier pour optimiser la production

Aujourd’hui, la productivité des animaux passe par créer  des conditions de confort qui permettent aux animaux de respecter  les différentes phases de vie d’une journée bien remplie.

3 X 60 : faites le comptage chez vous

Dans un troupeau serein, avec une ration adaptée, on doit avoir 60% des vaches qui sont couchées, 60% de celles-ci qui ruminent à hauteur de 60 coups de mâchoire par bol alimentaire. On peut donc se souvenir  des points à observer en appelant cela la règle des 3x60. Si un de ces points n’est pas au rendez-vous, on peut conclure que la ration, la fibrosité, le logement ou l’ambiance générale ne sont pas optimales.

pAnser Vaches en analysant le comportement alimentaire des animaux

Le comportement des vaches à l’auge est primordial. Le temps passé à manger est évalué à 5 heures. Il se décompose de 10 périodes de 30 minutes. Au pâturage, la ration est à volonté et ce sont les vaches qui décident des repas. Naturellement, deux repas sont importants, celui du matin et celui du soir. D’autre part, l’herbe pâturée de par sa nature confère une vitesse d’ingestion très progressive.

La vache est aujourd’hui un animal qui mange vite, qui trie beaucoup et qui peut trop ingérer.En ration à l’auge, il faut trouver un juste équilibre entre favoriser l’ingestion, être à volonté et ne pas avoir des phases de surconsommation : rationner pour  consommer de la fibre efficace.

Derrière ces phases de consommation, une longue phase de repos,où la rumination s’enclenche, doit se produire. Le remplissage du rumen est le témoin d’un bon film alimentaire. Il doit être optimal 24 h sur 24 et surtout le matin avant le gros repas pour tamponner l’ingestion volontaire des animaux

L’heure de distribution, les différentes repousses à l’auge et l’apport ponctuel de concentrés sont à réfléchir. Ils conditionnent fortement la réussite du rationnement.

Des éleveurs ont adopté un mode de distribution moins conventionnel

Ils distribuent 2 fois par jour et la première distribution s’effectue pendant la traite du soir avec les 2/3 de la ration. L’objectif est de donner de la nourriture fraiche tout de suite en sortie de salle de traite et d’avoir suffisamment de nourriture accessible pendant la nuit où les animaux conservent une activité importante. Le reste de la ration sera distribué pendant la traite du matin. Une ou deux repousses dans la journée seront effectuées en fonction des restes. Il sera aussi plus facile de juger  les refus et savoir si les animaux sont à volonté.

Propos recueilli par Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage

 

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