Une salle de traite adaptée pour plus de confort

L’ergonomie consiste à adapter le travail, les outils et l’environnement à l’Homme et non l’inverse. C’est à la salle de traite de s’adapter à vous et non le contraire.

 

 

Cette adaptation ergonomique a pour but de réduire la pénibilité du travail. Les troubles musculosquelettiques (TMS) restent les premières maladies professionnelles agricoles. En 2016, la MSA a recensé que 93,3% des maladies professionnelles étaient dues aux TMS. La traite est la plus grosse astreinte, l’installation de traite est l’outil de travail le plus important. De l’intégration dans le bâtiment à la traite en elle-même, différents axes d’amélioration du confort sont possibles.

Circulation et ambiance :

Le cheminement des vaches vers le poste de traite est un préambule à une traite qui se déroule bien. Des installations telles que le chien électriques ou les portes pneumatiques avec commande sur toute la longueur du quai permettent d’éviter les déplacements inutiles.

L’implantation du bloc traite dans le bâtiment impacte l’ergonomie du travail.

Une bonne luminosité favorise un travail de qualité. Il faut éviter de créer des zones d’ombres qui obligeront l’éleveur à adopter des postures inconfortables pour mieux visualiser la mamelle par exemple.

Par ailleurs, un bruit constant et à haut niveau sonore ne rend pas le travail agréable.

 

 

Une fosse fonctionnelle 

La largeur de la fosse ne doit pas être inférieure à 2 mètres, pour que le matériel de traite ne gêne pas le trayeur et pour accueillir si besoin un deuxième trayeur. Enfin, trop large elle occasionne trop de déplacements inutiles.

L’idéal est de limiter la présence d’escaliers et donc de privilégier les salles de traite de plein pied.

Les dalles plastiques ou les tapis sur le sol sont plus souples et isolants. Ils permettent d’améliorer le confort du trayeur et d’éviter les glissades.

L’installation d’un plancher mobile adapte la hauteur des quais au trayeur. Ainsi, les épaules sont moins sollicitées.

Pour éviter les déplacements et les flexions vers l’avant, utiliser un charriot suspendu au milieu de la fosse permet d’avoir le matériel de préparation de la mamelle à portée de main.

Les bidons de lait peuvent être posés sur charriot pour éviter les charges lourdes.

Enfin, il est important de ne pas laisser de matériel traîner dans la fosse de manière à limiter les risques de chute.

 

L’accessibilité à la mamelle 

Il faut que les trayons se situent naturellement à une hauteur comprise entre les coudes et les épaules du trayeur, avec respect du champ visuel. Tout doit donc être mis en œuvre pour que l’éleveur ait un espace optimal d’au moins 70cm autour de la mamelle. Il faut éviter au maximum à ce que l’éleveur doit lever les bras au-dessus des épaules, car cela accentue très fortement le risque de TMS. La hauteur des quais doit permettre au trayeur de travailler le buste droit.

Source : Recommandations pour des postures adaptées en salle de traite (MSA Armorique, 2017).

Le démarrage automatique des griffes à la prise en moment évite des gestes répétitifs et supprime un mouvement agressif pour l’épaule.

Le poids des griffes est aujourd’hui hétérogène, de 1.4 à 3.3kg. Le poids des griffes n’impacte pas l’éjection du lait, on recherche alors des griffes plus légères.

Le décrochage automatique réduit les risques sanitaires liés à la surtraite et la manipulation supplémentaire de matériel.

Il en est de même pour l’automatisation du post-trempage et de la désinfection des griffes.

 

Témoignage

EARL des Arbres, Lay (42) : « J’ai retrouvé une traite avec moins de pénibilité et plus adaptée à moi. »

Exploitation de M Petit, avec 1 salarié et 1 apprenti, spécialisé bovin laitier avec une soixantaine de vaches à la traite toute l’année.

Vous avez changé la salle de traite, pourquoi ?

« L’ancienne datait de 1985, 2X5 épi 30°C avec décro, avec porte manuelle. La fosse n’était pas de plein pied et cela faisait beaucoup d’effort physique pour sortir les bidons sur les escaliers, le raclage de l’aire d’attente était manuel, les vaches rentraient mal sur les quais et l’ossature commençait à bien vieillir. J’ai voulu réduire au maximum ce temps d’après traite et faciliter ma circulation et celle des animaux pour retrouver du confort.

Parlez-nous de la nouvelle installation.

« Pour respecter mon objectif de plus avoir aire de raclage ou couloir de retour à nettoyer, j’ai choisi une 2X6 épi 50°C qui s’intègre entre mes 2 aires de raclage. La SDT est d’occasion de 2009 pour l’ossature, puis rééquipement à neuf pour le matériel. Depuis, je n’ai plus besoin de lever les bras au-dessus des épaules, les griffes sont plus légères et disposent du démarrage automatique au soulever. J’ai fait installer une porte pneumatique avec ouverture-fermeture sur toute la longueur du quai pour limiter les déplacements et j’ai mis des tapis sur les quais et fosse et une servante à disposition sur rail dans la fosse.

« Le coût total avant subvention a été d’environ 120 000€ pour la maçonnerie ; l’achat, le remontage et le rééquipement de la SDT et l’extension du bâtiment. En effet, j’ai dû rallonger une aire de raclage ainsi que la charpente pour installer la salle de traite.

 

Après une année d’utilisation, quels sont vos ressentis ?

« J’ai retrouvé le goût de la traite. C’est bien plus confortable, c’est moins pénible et douloureux. En plus, j’ai gagné du temps et la traite est plus rapide. J’ai baissé la consommation électrique et les quantités d’eau.

C’est vrai, comme la salle de traite est au milieu du bâtiment, elle n’est pas isolée et parfois il fait un peu froid.

Mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Renouveler l’installation de traite n’est pas un luxe, on passe beaucoup plus d’heures dans le bâtiment que sur le tracteur.

LAFFAY Baptiste - Loire Conseil Elevage

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