Une mammite : ça coûte cher !

Les infections mammaires ont des effets sur la production et sur la qualité du lait. Selon les études, on observe une très grande variabilité au niveau de la perte de lait.

 

 

 

La baisse de production laitière due à une mammite clinique est en moyenne de 5 % sur une lactation, soit 400 litres de lait pour une lactation de 8 000  litres. Les variations peuvent s’expliquer par :

  • Le type de bactéries
  • Le stade de lactation au moment de l’apparition de la mammite
  • L’état général de l’animal

Après une infection, un certain nombre de vaches ne retrouvent pas leur niveau de lait initial. Ces baisses de lait sont souvent plus importantes chez les multipares que chez les animaux en cours de première lactation.  Mais aussi plus le stade de lactation avance, plus la perte de production est importante.

Au niveau de la composition et de la qualité du lait, on note une augmentation de la teneur en bactéries qui induit par réponse immunitaire une hausse du taux cellulaire et un risque plus élevé de présence de résidus antibiotiques. On relève par ailleurs une modification de la matière grasse  et de la matière protéique qui engendre des problèmes au niveau de la transformation fromagère.

Globalement, les mammites cliniques réduisent la carrière d’une vache laitière. Donc pour l’éleveur, les enjeux sont multiples : la qualité du lait, la gestion des réformes et du renouvellement mais aussi le stress, le travail et les pertes économiques.

 

Les pertes économiques sont différentes selon les sources de données. Si l’on s’intéresse  au données issues de l’institut de l’élevage, l’impact économique d’une mammite clinique est estimé à 250 €/VL/an. Ce coût se décompose de la façon suivante :

  • 120 € de coût direct : baisse de production (70%), réformes subites (13%), lait écarté (11%) et frais vétérinaires (5%)
  • 130 € de coût indirect : pénalités sur la paie de lait (dépassement  de la norme cellules) et les pertes de temps lors de la traite sont estimés à 4h par mammites jusqu’à sa guérison 

Les pénalités et les traitements pour guérir les infections mammaires coûtent cher, mais c’est surtout la baisse du lait vendu qui pèse le plus lourd dans le budget des éleveurs. En effet, deux tiers des coûts directs d’une mammite sont liés aux pertes de lait.

 

Au niveau « Bilan Cellules Mammites » du Conseil Elevage des évolutions sont en cours pour prendre en compte ces coûts.  Un encadré reprendra :

  • le coût des cellules (somme des incidences négatives connues dans les paies de lait et la baisse de production induite)
  • le coût des mammites (coût des  traitements + lait jeté)

 

Des évolutions sont attendues dans le cadre du plan « mammites, j’anticipe ».  L’Institut de l’élevage doit sortir un nouvel outil de calcul qui permettra d’approcher au plus près, pour chaque élevage, les coûts dus aux mammites et au taux cellulaire.

 

Anne BAPT Conseil Elevage & EDE 63