Traitement anti-parasitaire : Obligation d’anticiper !

La présence de résidus dans le lait après traitement a entraîné une révision des AMM. Les délais d’attentes des principaux anthelminthiques utilisés en caprin ont vu en 2014 leur AMM (autorisation de mise en marché) passer de sans délai à minimum 8.5 jours.

 

Changements et conséquences ?

Les nouveaux délais d’attente des principaux anthelminthiques sont très restrictifs.

D’autre produits, à base d’Eprinomectine, n’ayant jamais eu d’AMM caprin doivent être appliqués selon le principe de la cascade, il faut prouver que ceux possédant une AMM ne sont pas efficaces pour les utiliser, avec un délai d’attente par défaut de 7 jours.

Même si ça ne change rien aux règles de gestion du parasitisme, il n’y a donc plus possibilité de traiter en lactation, ou alors avec des coûts exorbitants si l’on doit jeter la production de minimum 7 jours.

Malgré tout, les difficultés liées aux résistances aux produits et aux coûts des traitements sont bien là depuis plusieurs années.

 

Adopter des pratiques simples

Au tarissement, s’il y a traitement, il faut un produit efficace permettant de « nettoyer » les animaux en début d’hiver et ainsi démarrer la lactation suivante sans recontaminer les prairies au premier passage. Attention, un traitement trop tardif, c’est-à-dire quand les premiers froids arrivent, risque de n’être pas assez efficace pour les strongles capables de s’enkyster.

Faire des rotations dans le pâturage, des ruptures en changeant de bloc de pâturage entre 40 et 90 jours. Réaliser des coproscopies régulières, restez attentif sur l’état des animaux et leurs production.

Pcalq, un outil de prédiction !

Estimer le niveau d’infestation des prairies est aussi une clé. L’idée est de déduire des parcelles, et surtout des blocs de parcelles, pour prévenir les recontaminations trop rapides, et d’anticiper l’apparition des larves L3 contaminantes.

La ferme expérimentale du PRADEL (07) a testé l’outil Pcalq, permettant de renseigner toutes les données et de piloter le troupeau sans traitement en lactation.

Les différents blocs de prairies, leur niveau d’infestation, la météo, le statut du troupeau mis en interaction permettent de prévoir et de gérer le parasitisme au mieux et les changements de blocs de pâturage.

Jean Luc NIGOUL, Saône et Loire Conseil Elevage

 

« Séverine et Frédéric GAURON (71)

Les huiles essentielles, un plus aux bonnes pratiques

Ensemble, ils élèvent 130 chèvres en transformation et vente directe sur les marchés locaux. Les 10 ha de l’exploitation permettent de faire pâturer le troupeau et produire une partie du foin.

 

Quelles actions avez vous faites sur le parasitisme ?

Le parasitisme reste un problème tous les ans. Séverine a participé aux formations de la Chambre d’Agriculture sur les médecines alternatives pour enrichir ses connaissances et s’essayer à de nouveaux traitements. Un premier traitement aux huiles essentielles destiné à enrayer le parasitisme a donc été fait à la rentrée 2014.

 

Quels résultats ?

La mise à l’herbe suivante s’est plutôt bien passée et les conditions météo de 2015 ont permis d’éviter tout traitement. Mais les pathologies sont réapparues en juillet, avec des animaux malades et quelques mortalités. La coproscopie a fait apparaître 4150 œufs de strongles gastro-intestinaux et un traitement à l’Eprinomectine a été fait sur ordonnance vétérinaire en urgence.

 

Quelle vision future ?

Le projet est d’arriver à limiter les pathologies avec les huiles essentielles. Les bonnes pratiques restent d’actualité : assurer une rotation sur les parcelles, faire des ruptures en les rentrant si besoin, réaliser un traitement annuel au tarissement sera fait afin de « casser » le cycle parasitaire.

Les éleveurs restent inquiets sur les possibilités restreintes de traitement en cas de pathologies sévères !

 

Propos recueillis par Jean-Luc NIGOUL, Saône et Loire Conseil Elevage

 

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