Traite : gagner en efficacité et en confort

La traite est le temps d’astreinte le plus important, bien l’organiser permet de gagner en efficacité.

 

 

Puis je alléger mon protocole de traite ?

Il est possible d’adapter son protocole de traite mais il n’est pas toujours judicieux de l’alléger.

- Supprimer une préparation de la mamelle présente un risque pour la prévention de mammites à réservoir mammaire et peut altérer le débit de traite

- Se passer du post trempage peut engendrer une pénétration plus facile des pathogènes dans le trayon et impacter son hydratation

- Mettre en place un décrochage rapide en fin de traite peut être une solution d’optimisation

 

Distribution des concentrés à la traite : bonne ou mauvaise idée ?

Les dispositifs d’alimentation en salle de traite font leur retour avec de nouvelles évolutions qui permettent :

- L’adaptation individuelle des quantités de concentré distribué

- La fluidification de la traite, car l’aliment attire les vaches,

- De favoriser l’éjection rapide du lait par un pic d’ocytocine plus franc

- Un comportement plus serein des animaux grâce à une distribution progressive du concentré du début à la fin de la traite

- D’apporter la quantité de concentré souhaité en 2 repas, sans perte de temps pour des systèmes pâturants

 

Quels bénéfices aurais-je à installer une brumisation en salle de traite ?

Une brumisation efficace permet de faire baisser la température d’un bâtiment de 1.5 à 2°C. L’installation de ces systèmes doit être raisonnée et adaptée à chaque bâtiment en intégrant les flux d’air. Il est préconisé d’installer les buses à l’entrée de la salle de traite pour créer un rideau de brume orienté vers l’aire d’attente, ce qui empêche les mouches d’entrer dans l’espace de traite.

 

Comment faciliter la circulation de mes animaux en salle de traite ?

A la conception, soyez attentifs aux différentes recommandations concernant :

-        Les dimensionnements et l’agencement de la salle de traite et de l’aire d’attente

-        Les aménagements efficaces et sans obstacles : marches, niveau, mur…

-        Revêtement des sols

Dans le fonctionnement

-        Accès à l’eau attractif

-        Limiter les contrastes de luminosité

-        Eviter les sols glissants

-        Des systèmes mécaniques de rapprochement des animaux sont efficaces mais mal utilisés, ils peuvent être stressants

 

Quelles conséquences si je passe en monotraite ?

La monotraite engendre une baisse de production entre 20 et 30% compensée en partie par une hausse des taux (de 2 à 4g de MG et 1.5 à 2g de MP). La suppression d’une traite par semaine est moins impactante, avec une baisse de volume de 5% sur l’année. Il faut anticiper le changement pour éviter une montée trop forte de cellules. Ce fonctionnement n’est pas irréversible et peut s’envisager sur une période de l’année.

 

TEMOIGNAGE

GAEC PIC à St Amans-Monts de Randon (48)

3 associés : Sonia MONTEIL, Christian et Daniel PIC

Troupeau 70% Montbéliardes et 30% Abondances, 7949 kg de lait à 40.4 de TB et 34.3 de TP

Stabulation libre paillée avec aire d’exercice sur caillebotis. Ration 100 % herbe avec enrubannage et pâturage.

Lait produit : 559 936l.

Atelier de transformation en AOP bleu d’auvergne depuis 2018 :  287 050l/an

Moyenne taux cellulaires : 185 000

 

Depuis 2019, nous avons une salle de traite 2X5 postes en ligne haute avec décrochage automatique et brumisation.

La traite est faite par un seul trayeur, l’atelier de transformation nécessitant de la main d’œuvre.

Depuis la mise en place de l’atelier de transformation, nous avons renforcé les pratiques de traite afin d’éviter tout problème de pathogènes.

Le pré-trempage associé à la lavette individuelle et l’essuyage papier est aujourd’hui pratiqué systématiquement. Le post trempage, à l’aide d’un produit cosmétique est lui aussi effectué toutes les traites.

L’examen systématique des premiers jets est pratiqué depuis de nombreuses années.

Un dernier effort vient d’être mis en place, avec l’utilisation de gants pour la traite, afin d’éviter toutes éventuelles contaminations des mamelles par des microbes présents sur les mains.

Aujourd’hui, un système bien rodé et qui fait ses preuves.

 

Franck Villevieille, CA Lozère

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