Serge, Pascal et Hubert COUDOUR sont installés depuis environ 25 ans à Cezay (600m d’altitude ), petite commune des Monts du Forez dans la Loire. Ils élèvent 45 vaches laitières et 15 vaches allaitantes charollaises sur une surface de 105 Ha. La moyenne du troupeau est de 8 800kg, avec un quota de 385 000 litres livrés à la coopérative Sodiaal. Les veaux issus du troupeau charollais sont vendus en broutards et laitonnes entre 8 et 10 mois d’âge.
Pour l’année 2013, le Gaec Coudour a eu en moyenne seulement 6,4% de ses vaches en alerte alimentation, avec une très bonne régularité sur l’année. Ces résultats en font le meilleur élevage du concours TOP Alim FIDOCL pour la race Prim holstein. 

Si on détaille les résultats des alertes de cet élevage, seulement 6% des vaches avaient un TP faible et 10% avaient un TB hors norme. Sur l’ensemble du troupeau, seulement 6% des vaches ont eu une mauvaise efficacité du rumen. Ces résultats témoignent de la très bonne maîtrise des 3 éleveurs pour l’alimentation et de la conduite du troupeau. Voici leur témoignage :

Quel est votre système alimentaire ?

Les vélages sont groupés à l’automne, du 15 août au 15 décembre. Nous disposons d’une mélangeuse avec laquelle est réalisée une ration semi-complète, équilibrée au maximum à 30kg de lait pour la période de pleine production. Le concentré de production est distribué entre 4 et 6 fois par jour en fonction de la période. La ration hivernale se compose de 40% d’ensilage d’herbe fait précocement (RGI et mélange type "prairie suisse") et de 60% d’ensilage de maïs. Du foin ainsi que du rumiluz sont incorporés à la ration pour éviter les problèmes d’acidose. En concentrés, nous utilisons des matières premières : du tourteau soja et du tourteau de colza ainsi que de la céréale produite sur l’exploitation.

Dès le 15 mars, les vaches commencent à sortir en pâture. Nous pratiquons le pâturage tournant de façon rigoureuse. Au printemps, l’herbe pâturée représente 80 à 100% de la ration de base. La surface pâturée est d’environ 15ha au printemps et augmente plus ou moins en fonction de la pluviométrie. Les vaches pâturent jour et nuit. La qualité des prairies est très hétérogène (du RGI à la prairie permanente non mécanisable).

Nous sommes très vigilants sur la qualité des fourrages récoltés. Les ensilages d’herbe en première coupe sont réalisés en trois fois en fonction du type de prairies récoltées et de la destination du fourrage (vaches laitières début de lactation ou vaches laitières fin de lactation, génisses, vaches taries).
Tous les fourrages sont analysés.

Valeurs des fourrages 2013 :

• Ensilage RGI : 22% MS - 24,8% CB - 18,6% MAT - 0,96 UFL - 109 PDIN - 66 PDIE - 75% DMO
• Ensilage Loffa : 35,4% MS - 23,4% CB - 12,7% MAT - 0,97 UFL - 85 PDIN - 71 PDIE - 74% DMO
• Ensilage  Maïs : 29,2% MS - 19,4% CB - 31% AMIDON - 8.4% MAT - 0,91 UFL - 54 PDIN - 70 PDIE - 72% DMO

Nous sommes sont aussi très attentifs aux transitions alimentaires et prenons un maximum de précautions au moment de chaque changement alimentaire.

La période du début de lactation est primordiale. Pour cela, une attention toute particulière est portée aux vaches taries. Nous les mettons dans un lot à part avec une ration bien adaptée : 8 à 12kg d’ensilage de maïs, 10 à 14 kg d’ensilage d’herbe, du foin à volonté, 1.5 de concentrés (céréales /colza), du sel, des minéraux et du chlorure de magnésium. C’est le lot de vaches à « bichonner ».

Quand la vache a vêlé, elle rejoint le lot des vaches en lactation. Le tourteau ainsi que le concentré de production (céréale/tourteau) sont augmentés progressivement pour atteindre le plafond 15 jours après vêlage. Nous n’utilisons ni propylène ni levure.

Quelle gestion du troupeau est mise en place ?

Nous sommes très sensibles aux alertes du contrôle laitier et corrigeons nos pratiques à chaque alerte. Nous pensons que plus ces indicateurs sont réguliers et meilleure est l’efficacité alimentaire et économique. La performance technique n’est pas notre priorité. Nous recherchons d'abord un troupeau avec le moins de problèmes possible, que les vaches remplissent bien (surtout dans notre système de vêlages groupés), et surtout une performance économique optimisée.

Le regard de Dominique TISSEUR, conseiller d’élevage du secteur

" J'accompagne le Gaec Coudour depuis 25 ans et je tiens à les féliciter pour leurs résultats. Ce sont des éleveurs très rigoureux, précis et qui n’hésitent pas à se remettre en cause en permanence. Ils sont toujours dans l’anticipation  afin d’éviter le maximum de problèmes (le préventif payant plus que le curatif). Ils préfèrent la qualité du travail à la quantité. Ils sont très preneurs des conseils et des outils du Conseil Elevage, c’est un travail « gagnant-gagnant ». "