Installés en 1993 Michel et Jean Claude ont pris la suite de leurs parents sur l’exploitation laitière. Celle-ci se situe en Sologne Bourbonnaise à proximité de Moulins. En 2009 Marc, le troisième frère, les a rejoints dans l'EARL des POCHATS en s’installant en production caprine.
L’exploitation est spécialisée en production laitière avec 572 700 l en laiterie et une avec activité de vente directe (60 700 l) qui emploie un salarié à temps plein.
La transformation est orientée sur du lait cru, de la crème, du beurre et du fromage frais. Elle est commercialisée sur 2 marchés locaux ainsi qu’à la ferme.
L’exploitation s’étend sur 209 ha avec 80 vaches laitières de race Normande et avec un niveau d’étable de 7200kg de lait. Celui-ci est livré à la coopérative Sodiaal Union et 250 chèvres et une trentaine de bœufs.
Sur l’année 2013 l’élevage a eu en moyenne seulement 8.1% de ses vaches en alerte alimentation, cela est d’autant plus faible que le troupeau comporte 80 vaches et montre que l’alimentation est bien maitrisé cela a permis à cet élevage d’arriver en tête du concours TOP Alim FIDOCL pour la race Normande.
Quel est votre système alimentaire ?
Les fourrages de base de l’exploitation sont l’ensilage de maïs et l’ensilage d’herbe (souvent associé pour 2/3 et 1/3).Ils sont distribués une fois par jour avec une mélangeuse.
Les céréales distribuées sont produites sur l’exploitation (orge+triticale).
Le tourteau acheté est un mélange de matières premières Colza/Soja.
Dès que le temps le permet les vaches laitières sont mises à l’herbe avec le maximum de pâture mais qui repose malgré tout sur une complémentation à l’auge de la ration hivernale fortement réduite par rapport aux nombres de vaches (+ de 2 fois moins en pleine pousse d’herbe).Cette période de pâturage reste malgré tout réduite car dès l’été la distribution de fourrages conservés raugmente.
Une des particularités de l’élevage est la distribution d’un aliment à base de lin riche en Oméga3 (max 0.8kg) ceci pour des aspects production mais surtout l’effet santé. L’éleveur doit malgré tout rester vigilant sur ces animaux de race Normande qui peuvent très vite prendre de l’état.
Comment fonctionne votre saison de pâturage ?
Les vaches ont 12 ha à disposition pour la pâture durant toute la saison. Ces 12 ha sont divisés en 4 parcelles où les vaches restent 3-4 jours, suivant la pousse de l’herbe. Par la suite quand la pousse de l’herbe diminue fortement à partir de juillet les vaches pâturent les 12 ha en libre accès. Les parcelles pâturées sont des prairies permanentes qui sont systématiquement hersées une fois par an (début mars). En ce qui concerne la fertilisation de ces prairies un engrais est apporté soit environ 30 unités d’azote après le premier passage. Le système de pâturage est assez limité par la pousse de l’herbe en été, mais permet d’améliorer le confort des animaux et la diminution du coût de la ration.
Comment gérez-vous les débuts de lactations ?
Les taries sont séparés du troupeau laitier mais restent à proximité des bâtiments et proche de la surveillance des éleveurs. Les animaux sont taris avec un obturateur et un antibiotique systématiquement. L’alimentation en période estivale se réduit à un une partie de la ration des vaches laitières, du foin et de la pâture. Pour la ration hivernale des taries, c’est foin à volonté, de l’ensilage d’herbe, de l’ensilage de maïs et du tourteau.
Pour la reproduction des génisses l’objectif est d’avoir des vêlages précoces l’Age moyen au premier vêlage actuellement est de 30mois. Pour la mise à la reproduction les éleveurs utilisent le ruban mesureur pour les aider à déterminer le bon moment pour l’IA. Les génisses ne pâturent pas avant l’Age de 12 mois, et elles ont une ration identique aux taries.
La reproduction des vaches est également un point fort de l’exploitation avec un IVV de seulement 379jours et le nombre d’inséminations moyen pour féconder une vache est de 1.9IA. Dans la pratique l’éleveur insémine à 60jours, attend la première chaleur pour que la vache soit correctement cyclée et dès qu’un animal ne revient pas en chaleur elle est fouillée.
Quelles sont vos pratiques pour la gestion du troupeau ?
« Comme nous avons 2 troupeaux et donc 2 postes de traite avec en plus la transformation, notre principal objectif est de simplifier le travail. Nous voulons faire des choses simples et efficaces pour gagner un maximum de temps. »
« Chaque atelier est spécifique à une personne du Gaec mais tous sont polyvalents et peuvent intervenir sur chaque atelier, ce qui est le cas notamment pour les week-ends. »
« Pour nous le suivi de l’alimentation et notre regard sur les animaux sont très importants (bouses, état des vaches, évolution des animaux,…) Mais les résultats techniques également nous regardons beaucoup les taux d’urée et le rapport des taux. »
« Nous regardons le valorisé et surtout le nombre de vache surtout en début de lactation sur le critère TP faible ainsi que le taux d’urée, nous en faisons un réel outil de pilotage de l’alimentation »
Une des forces de l’exploitation est aussi la qualité cellulaire du troupeau le taux moyen annuel en 2013 est de 270 000 cellules au contrôle de performance.
Enfin la génétique Normande a toujours été présente dans l’élevage qui d’ailleurs fait partie des fers de lance pour le département de l’Allier mais aussi de la région pour cette race. Cet élevage reçoit d’ailleurs de nombreuses distinctions au Sommet de l’élevage mais aussi il y a quelques années à Paris. L’élevage est d’ailleurs très sollicité pour fournir des génisses à la vente .A ce titre l’atelier de bœuf présent sur l’exploitation sera prochainement arrêté pour être remplacé par un élevage de génisse pour la vente en utilisant de la semence sexée.
Propos recueillis par Jean-Philippe GARNIER - Allier Conseil Elevage
Chiffres clés de l'exploitation
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Le point de vue de Liv CLAITTE, conseillère de l'élevage
"Le nombre d'ateliers sur l'exploitation nécessite rigueur et organisation, qu'ont su faire les associés de l'Earl des Pochats et je les en félicite. Ils ont su mettre en place un suivi technique et une polyvalence qui leurs permet d'être réactifs et de maximiser l'efficacité de la ration.
A travers les données fournies par le valorisé, à l' observation des animaux et en complétant ces informations par les éléments fournis par la filière Oméga 3, ils peaufinent l'analyse de leur ration et l'ajuste en conséquence.
De plus, à chaque catégorie d'âge (génisses, taries, fraîches vêlées), une ration est calée et ajustée en fonction des valeurs des fourrages, ce qui apporte de la force au système et de bons résultats techniques..."