Suivre la morphologie des mamelles des chèvres grâce au pointage

Le pointage est un outil supplémentaire dans la sélection des meilleures chèvres à retenir comme mères à chevrettes et mères à boucs. Réservée aux adhérents Capgènes, cette visite du technicien est un vrai plus pour faire progresser la morphologie des mamelles du troupeau.

 

 

Le pointage, définition

Chaque année, les primipares dont les deux parents sont connus sont pointées sur 14 critères, regroupés en 3 catégories. Les tares sont aussi enregistrées, éliminant ainsi l’animal en tant que reproducteur.

Sur les 11 postes, deux postes sont mesurés : le tour de poitrine et la longueur du trayon. Tous les autres sont estimés par le pointeur qui dispose d’une grille pour noter chaque poste.

Celle-ci a été établie pour avoir des mamelles facile à traire et permettre à  l’animal de se déplacer facilement.

 

Du pointage à l’index morphologique

Les résultats du pointage permettent de calculer des notes globales allant de 2 à 4. Une chèvre notée 2 est un animal présentant un ou plusieurs défauts dans les différents postes pointés. Elle sera de 4 si l’animal présente des qualités suffisantes sur plusieurs postes (liés à la race).

Une fois le pointage de toutes les chèvres effectué au niveau national, un calcul d’index va se faire sur la mamelle appelé IMC (index morphologique caprin). Il permet de synthétiser la morphologie de la mamelle sur une base de 100. Cet index comprend les postes suivants :

Profil + Plancher + Largeur Attache Arrière + Orientation des Trayons + Avant pis

 

 

 

 

S’aider des index pour accoupler

Lors de la réalisation du planning d’insémination, le conseiller et l’éleveur peuvent alors s’aider de l’inventaire morphologique des boucs pour affiner les accouplements. Voici un exemple : pour 2 boucs ayant le même profil d’ICC, l’IMC ne « cache » pas la même chose. En effet, E560 est très bien placé sur l’avant pis quand A118 est bon sur l’orientation. En connaissant les caractéristiques des mamelles des chèvres du troupeau, on saura alors quel bouc privilégier.

Solène DUTOT, Drôme Conseil Elevage

 

« GAEC La Chavat, Frédéric et Jean-Charles BAUD - St Sylvestre (07)

Mon cheval de bataille : le développement des chevrettes

Frédéric s’est investi dans la génétique dès son installation. Adhérent à Capgènes depuis 2001, il est délégué départemental depuis 8 ans et administrateur depuis 3 ans.  Avec ses 200 chèvres alpines, il réalise 80 IA/an.

Du gabarit avant tout

Mon principal critère de sélection a toujours été le gabarit des chèvres et leur état corporel. Je pèse mes chevrettes à la naissance pour éliminer les plus petites. Je pense qu’on peut avoir la meilleure des génétiques, si les animaux ne sont pas en état, leurs performances à venir sont compromises.

J’ai dû gagner en gabarit mais ça ne saute pas aux yeux, j’ai toujours eu des chèvres charpentées. Il faut dire que le développement des chevrettes, c’est mon cheval de bataille ! Dès 2002 j’ai investi dans une pépinière : je garde 60 chevrettes et j’en vends 50. Je suis très attentif la première année à leur distribuer de la nourriture très fibreuse et appétente.

D’une sélection à la note à l’utilisation de l’IMC

En 2001, l’attache arrière n’était pas très bonne, 15 à 20 % des chèvres en avaient une mauvaise. Aujourd’hui j’en ai une ou deux par pointage. Au départ pour mes IA, j’ai utilisé le détail de l’index IMC des boucs, quelle note d’attache avaient-ils ? Cela m’a permis de corriger rapidement le problème. Maintenant, je fais confiance à l’IMC et à l’ICC. Il faut être prudent quand on utilise une partie de l’IMC : si l’on se focalise trop sur un critère, on en néglige forcément d’autres.

Le pointeur, un œil extérieur

Le pointage c’est avant tout l’œil extérieur focalisé sur la morphologie. Je fais pointer 100 % de mes chevrettes, issues d’IA ou de mes boucs de ferme. C’est le seul moyen d’obtenir un ICC vraiment en cohérence avec le troupeau.

Avec le pointeur nous analysons en détail les filiations pour faire un bilan complet du troupeau. Ma sélection m’a permis d’avoir de très bons boucs de ferme, un bouc avec un mauvais IMC n’est pas gardé. Et ça paye : l’un de mes boucs m’a permis d’avoir 9 de ses filles jugées « exceptionnelle » au pointage de cette année.

 

Propos recueillis par Florine Woehl, Ardèche Conseil Elevage

 

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